VENGEANCE MEURTRIÈRE PAR COUTEAU A YEUMBEUL SUD: Un dépressif éventre un boucher qui a fait emprisonner son neveu pour vol



 
 
Souleymane Aïdara a succombé, avant-hier, à ses blessures par couteau attestées d’une incapacité temporaire de travail (Itt) de 45 jours. Le boucher a été victime d’une horrible agression à l’arme blanche de la part d’un déficient mental nommé Moussa S. ce dernier a éventré d’un violent coup de couteau le charcutier pour venger son neveu que celui-ci a fait emprisonner pour vol de son argent.
 
 
 
 
Souleymane Aïdara tient depuis longtemps un étal de vente de viande dans le quartier de Yeumbeul Sud. Au fil du temps, il se lie d’amitié avec un jeune de la localité du nom de Moustapha N, neveu du déficient mental Moussa S. Moustapha fréquente presque tous les jours la charcuterie et tient compagnie au boucher parfois jusque tard la nuit avant de rentrer à la maison. Il se plaît aussi très souvent à lui préparer les trois «normaux» de thé, se propose de l’aider dans son travail de boucher et lui accomplit certaines commissions.
 
Aïdara accuse le garçon d’avoir volé ses 200.000 F, celui-ci se braque et lui plante un couteau
 
Mais un jour, c’était en 2020, le boucher constate la disparition mystérieuse de ses 200.000 francs dans son lieu de travail et accuse son collaborateur Moustapha N. Ce dernier s’indigne de l’attitude du nommé Aïdara et clame son innocence. Aïdara maintient malgré tout ses propos et somme le jeune garçon de lui restituer son pognon. En vain. Une violente bagarre éclate entre les deux partenaires d’affaires. Moustapha profite de la mauvaise posture de son employeur, le rudoie sauvagement de coups de poing et lui plante un effroyable coup de couteau à une partie sensible du corps.
 
Le voisinage évite de justesse le pire
 
Le sang coule en abondance sur le corps du boucher. Des habitants redoutent le pire, arrivent à toutes jambes et s’interposent entre les deux protagonistes. Ils les séparent ensuite et les tiennent à bonne distance. Ils se jettent sur Moustapha, le maîtrisent et le désarment. D’autres retiennent le boucher ensanglanté et lui conseillent de se rendre à l’hôpital.
 
Moustapha condamné et purge sa peine de 2 ans ferme
 
Après les soins médicaux, Aïdara se fait établir un certificat médical et dépose une lettre-plainte contre son collaborateur au poste de police de Yeumbeul Sud. Celui-ci est aussitôt arrêté, déféré au parquet et placé sous mandat de dépôt. Il sera ensuite traduit devant la barre du tribunal de grande instance, reconnu coupable des faits en question et condamné à une peine de 2 ans de prison ferme. Il a d’ailleurs purgé presque toute sa peine et devrait être élargi il y a quelques semaines.
 
Le dépressif attaque le boucher pour venger son neveu emprisonné
 
Outré par le sort de son neveu, Moussa S, dépeint comme un déficient mental, garde une dent contre Aïdara-le boucher et décide de venger son parent qui avait été emprisonné. Il guette alors la matinée du dimanche 27 mars dernier et fait irruption dans le lieu de travail du charcutier. Il le surprend en train de prendre son petit-déjeuner, s’empare d’un couteau posé sur son étal de vente de viande et fonce droit sur lui. Aïdara voit à temps son agresseur, s’affole et se met aussitôt sur la défensive. Tel un tigre blessé, Moussa bondit sur sa proie et lui plante avec violence le couteau dans l’abdomen.
Aïdara pousse des cris d’orfraie à tout va et se tortille de vives douleurs. Il prononce à peine des mots, plaque brusquement ses deux mains sur le ventre. Il sollicite de l’aide à tout bout de champ, marche à tâtons et s’écoule au sol. Des passants tombent sur la scène d’horreur et plaquent ensuite un gros sachet en plastique sur la partie atteinte. Ils l’embarquent à bord d’un véhicule et l’évacuent en toute urgence à l’hôpital de Pikine.
 
Il est décédé, avant-hier, après 16 jours passés aux urgences de l’hôpital
 
Après seize jours au service des urgences et de réanimation, le boucher a succombé, avant-hier, à ses blessures sur son lit d’hôpital. Ce qui va sans doute corser davantage le dossier du présumé déficient mental et requalifier en meurtre avec usage d’arme blanche les faits de coups et blessures volontaires (Cbv) avec usage d’arme banche (couteau) ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (Itt) de 45 jours. Le mis en cause a été déféré au parquet depuis longtemps pour Cbv puis placé sous mandat de dépôt.
 
Vieux Père NDIAYE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le déficient mental sauvé in extremis d’un lynchage à mort
 
Après avoir éventré le boucher en plein petit-déjeuner dans sa charcuterie, Moussa S. a été la cible de la furie des habitants du quartier. Ces derniers ont sauvagement pris à partie le jeune homme. Ils le bastonnent et lui lancent toutes sortes de projectiles. Ils débitent des grossièretés. Heureusement, des membres de la famille du dépressif, s'opposent à son lynchage. En mode d'opération commando, ils jouent des coudes et des muscles et exfiltrent le mis en cause. Ils l'extirpent des griffes de la foule en colère et le tirent par le bras jusqu’au poste de police de la localité avant de le livrer aux limiers.
 
V. P. NDIAYE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
«Je ne regrette rien ; il a fait coffrer mon neveu. Il l’a échappé belle !»
 
C’est à croire que le mis en cause vouait une haine viscérale et développait surtout des intentions meurtrières contre le boucher Souleymane Aïdara lorsqu’il commettait son forfait contre lui. Car, livré aux enquêteurs, Moussa S. déclare n’avoir rien à regretter. «Je ne regrette rien ; il (le boucher) a fait coffrer mon neveu. Il l’a échappé belle. Je voulais aussi l’égorger ou le décapiter», a-t-il soutenu sous le régime de la garde à vue.
 
 
 
 
Moussa S. interné en 2016 à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye
 
Le présumé auteur du coup de couteau du boucher va-t-il croupir longtemps en prison ou plutôt être relâché dans la nature ? La seconde thèse semble la plus plausible. Car, si l’on se réfère à son dossier médical, il y a de fortes chances qu’il hume à nouveau l’air frais de la liberté. Il serait en proie à des troubles psychiques et développerait des troubles du comportement. Il aurait été interné en 2016 à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye.
 
 
 
LES ECHOS

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