Après avoir passé 2 ans sous les verrous, FousseyniCissokho peut espérer être bientôt élargi de prison. Car, si le juge de la chambre criminelle de Dakar suit le parquet dans ses réquisitions, la peine de 2 ans qu'il a requise hier mercredi,serait largement couverte par sa détention. Il est accusé de viol, pédophilie et détournement de mineure par NdèyeD. Cissé, élève de son jumeau.
En se rendant auprès du jumeau de son bourreau, l'élève en classe de 5eme, NdèyeD. Cissé, voulait tout simplement réussir son cursus scolaire mais, elle s'est fait violer pendant 5 ans (2015-2020) avant de se retrouver avec une grossesse. Après avoir réussi son examen d'entrée en sixième dans une école primaire à Boune, cette fillette avait rejoint sa mère qui vivait à Colobane. Et dans cette demeure, vivait également son bourreau Fousseyni Cissokho, jumeau de son répétiteur. Elle se rendait dans la chambre de son encadreur régulièrement. C'est cette occasion que l'accusé Fousseyni Cissokho avait saisie pour la violer. Malheureusement, elle a fini par tomber enceinte. Ce que sa mère n’a appris qu’au sixième mois de grossesse. Interrogée, la fille a pointé du doigt l’accusé. Qui, a été renvoyé hier, devant la chambre criminelle de Dakar sous les préventions de viol, pédophilie et détournement de mineure.
L’électricien de 39 ans a réfuté ces incriminations. À l'en croire, c'est une relation amoureuse qui le liait à la victime. «Il y a eu consentement. Il y a eu un sentiment d'affection. A l'époque, on avait commencé à avoir des rapports sexuels lorsqu’elle faisait la classe de 5ème. Notre relation amoureuse a commencé en 2019. On couchait dans ma chambre. C'est elle qui venait à chaque fois et qui me provoquait. Toute la maison était au courant de notre relation. Je lui achetais des vêtements, un portable etc. Je lui avais même proposé le mariage, mais elle ne voulait pas aller à Bakel», a-t-il expliqué. Sur la paternité de la grossesse, il explique : «J'avais refusé la paternité de l'enfant à la police. Mais ils m'avaient même proposé d'accepter la paternité en échange de ma liberté. C'est à la dernière minute que j'ai reconnu la grossesse face aux enquêteurs».
Prenant le contrepied de Fousseyni Cissokho, NdèyeD. Cissé a parlé de relations sexuelles non consenties. «Il n'a jamais été question d'une liaison amoureuse entre nous. Tous les jours, il me forçait à coucher avec lui depuis 2015. Il m'appelait à chaque fois qu'il était seul. Notre dernier rapport sexuel date du mois de mars 2020», lance-t-elle en soulignant que son garçon présent devant la barre est né en décembre 2020.
La mère de la fille tombe en syncope
Interrogée, sa mère Rokhaya Diallo a révélé être tombée en syncope lorsqu'elle a appris la grossesse de sa fille mineure. «Elle m'avait confié qu'il a commencé à abuser d'elle depuis qu'elle a obtenu son examen d'entrée en sixième. Quand je l'ai interrogé, il a refusé la paternité en arguant qu'il n'avait pas couché avec elle pendant 2 ans. Ma fille m'a une fois confié que son jumeau les a une fois surpris. Ce qui a été confirmé par ce dernier. Après son accouchement, c'est la famille de l'accusé qui a baptisé son bébé. C'est son fils et je veux qu'il s'occupe de lui. C'est tout ce que je demande», dit-elle.
Le Procureur pas convaincu du viol
Pour sa part, le procureur a requis l'acquittement de Fousseyni Cissokho pour les faits de viol et de pédophilie du fait des «incohérences» de la fille dans ses déclarations. Selon le représentant du parquet, c'est invraisemblable qu'elle soit forcée à des rapports sexuels pendant ces années sans pour autant qu'elle ne pipe aucun mot. Par contre, il a sollicité qu'il soit condamné à 2 ans d'emprisonnement ferme pour détournement de mineure.
N'étant pas du même avis, Me Dièyede la défense a soutenu qu'il n'y a pas eu de viol. Selon lui, c'est un problème de reconnaissance de l'enfant qui se posait. Et sur le détournement de mineure, la robe noire a indiqué que juridiquement, on ne peut pas parler de détournement de mineure parce qu'on ne peut pas prouver que les faits sont survenus quand elle était mineure. Il a demandé l'acquittement. Invité à dire son dernier mot, l’accusé adit : «je dois être relaxé pour m'occuper de mon enfant. Le nœud du problème c'était ça». Délibéré au 1er février prochain.
Fatou D. DIONE