L’hôpital de la Paix de Ziguinchor fait face à d’innombrables problèmes. Les médecins prestataires qui se chargent de la garde de nuit se sont rebellés pour trois mois de salaires impayés. Le seul médecin embauché par l’hôpital est plus que submergé par les patients et ne peut pas aller au-delà. Car il vient tous les matins. L’hôpital est aussi confronté à un problème de canalisation. Les eaux usées envahissent la pédiatrie et le laboratoire.
L’hôpital de la Paix de Ziguinchor est malade. Plus malade que les malades qu’il reçoit. Conséquence : les médecins prestataires qui se chargent de la garde de nuit se font entendre. Raison principale de leur colère : ils courent derrière leurs pécules depuis trois mois. Ainsi, en guise de protestation, ils ont boycotté les gardes de nuit depuis le jeudi 2 décembre. Depuis le déclenchement de la grève, l’hôpital n’a plus de médecins aux urgences à partir de 16 heures. Dès après cette heure, les malades fatigués qui doivent être admis aux urgences ne sont pas reçues. Pire, il y a certaines urgences que le service ne peut pas recevoir la journée car ils n’auront pas l’assistance d’un médecin la nuit, parce que les prestataires qui viennent pour faire la garde sont en mouvement d’humeur.
Un seul médecin a un contrat. Pour le reste, ils font des stages ruraux
L’administration face à cette situation, croise les bras. Et selon nos informations, depuis l’ouverture de l’hôpital, en 2015, il n’y a qu’un seul médecin qui est permanent aux urgences. C’est des étudiants stagiaires qui viennent pour une durée de trois voire quatre mois pour le suppléer. Une rotation de stagiaires qui impacte le fonctionnement du service.
Le chirurgien urologue fait office de chirurgien généraliste
Avec la grève des médecins prestataires, il ne reste que le médecin permanent, le major, des stagiaires et les infirmiers aux urgences. Pis, depuis un mois, il n’y a pas de chirurgien général. Pour pallier cette absence, c’est le chirurgien urologue de l’hôpital qui s’en charge. Du coup, il allie désormais les deux. Il porte préjudice ainsi à ses clients car il leur donne des rendez-vous éloignés, très espacés.
Des eaux usées à la pédiatrie et au laboratoire
Depuis l’hivernage, les habitants du quartier Kadior dénoncent le ruissèlement des eaux usées de l’hôpital dans leurs concessions. Aujourd’hui, c’est le laboratoire et la pédiatrie qui souffrent de cette situation. Les eaux usées de l’hôpital stagnent dans ces services au point de voir la fermeture du laboratoire par moments. En plus, la pédiatrie refuse d’interner les enfants à cause de la stagnation de ces eaux usées. Les canalisations installées au sein de l’hôpital sont parfois bouchées. Et pis, on ne peut rester une semaine sans que le laboratoire ne soit fermé pour cause de rupture de médicaments.
Baye Modou SARR