UNE HISOIRE D’HOMOSEXUELS ENTRE UN PATRON CHINOIS ET SON EMPLOYÉ SÉNÉGALAIS TOURNE MAL : Pape Souleymane Sagna se marie, essaie d’arrêter ses relations homosexuelles, mais les choses tournent mal



Parce que son patron Chung Cheng alias James avec qui il entretenait des relations sexuelles a exercé des attouchements sexuels sur lui après qu'il se soit marié, Pape Souleymane Sagna lui assène 16 coups de couteau au cou et à la poitrine. Ainsi, il risque la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat, acte contre-nature, vol et blanchiment de capitaux, devant la chambre criminelle de Dakar où il comparaissait hier. Délibéré le 28 juillet prochain.

Il est de coutume pour les avocats de dire que l'aveu est la reine de la preuve. Mais, on peut dire qu'ils n’utilisent cet argument que quand cela les arrange. La preuve, hier, les avocats constitués pour le compte du présumé assassin Pape Souleymane Sagna ont demandé au maître des poursuites d'aller chercher des preuves tangibles avant de requérir la réclusion criminelle à perpétuité contre lui. Ce, malgré que Pape Souleymane Sagna ait, à l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction, fait des aveux circonstanciés et révélé avoir entretenu à plusieurs reprises des relations sexuelles avec son patron, le Chinois Chung Cheng. L’accusé a soutenu avoir connu sa victime, Chung Cheng, qui avait une société de poisson (Afrimex), en 2014. De ce fait, dit-il, il a été employé par ce dernier comme chauffeur. Au fil des mois, ils sont devenus des amis. On ne sait trop comment, ils sont devenus amants, entretenant des relations sexuelles contre-nature.
Un jour, Pape Souleymane a voulu arrêter ces actes contre-nature avec son patron. Ainsi, il décide de se marier et en informe son boss. Ce dernier, apparemment n’a pas trouvé un inconvénient à ce mariage. La preuve, le Chinois était même présent à son mariage. Mais un soir, narre-t-il, son patron l'a appelé au téléphone et lui a demandé de venir le secourir parce que sa maison était en flammes. Pris de panique, Pape Souleymane Sagna saute dans un taxi pour le rejoindre. Il prend soin, avant de quitter son domicile, de se munir d'un couteau qu'il avait caché minutieusement sous ses habits. Curieusement, en cours de route, l'accusé Pape Souleymane Sagna aperçoit son patron Chung Cheng à la station de Bel Air. Quand il lui a demandé ce qu'il faisait là-bas, le défunt lui a rétorqué qu'il attendait les sapeurs-pompiers. C'est dans ces circonstances que le Chinois l'a invité à monter dans son véhicule.
Profitant de l’occasion, le Chinois Chung Cheng, se met à le caresser. Et vu qu'il était déjà marié, ce geste l'a offusqué parce qu'il lui avait confié qu'il arrêtait désormais cette pratique malsaine. C’est ainsi que Pape Souleymane Sagna, dans tous ses états, a asséné 16 coups de couteau à son employeur. Et pour maquiller son crime, il a emporté le couteau pour le cacher. Mais l’enquête remontera jusqu’à lui.

Pape Souleymane Sagna volait aussi l’argent de son patron

Arrêté, Pape Souleymane Sagna a non seulement été inculpé pour assassinat et acte contre-nature, mais aussi pour vol et blanchiment de capitaux. Parce que l'enquête a montré qu'il perpétrait des larcins au préjudice de Cheng Chung lorsqu'il se rendait chez lui en son absence. Et lors de son interrogatoire de police, il avait reconnu avoir volé les sommes de 4 millions F, 800.000 F et 90.000 F. Des aveux corroborés par les déclarations de la domestique de la victime, Marie Thérèse, qui dit avoir surpris l'accusé qui fouillait la chambre de son patron.

A la barre, il reconnaît avoir tué le chinois mais réfute l’acte homosexuel

Hier, après avoir passé 4 ans en détention préventive, Pape Souleymane Sagna a comparu devant la chambre criminelle de Dakar où il a réfuté les accusations qui pèsent sur lui. Interrogé sur les rapports sexuels entretenus avec la victime, il les a réfutés. Tout de même, il a reconnu avoir tué la victime. "Quand je suis monté dans son véhicule, il a exercé des attouchements sexuels sur moi. Ce que je n'ai pas aimé. C'est là qu'il a brandi un couteau pour me poignarder. À mon tour, je l'ai désarmé avant de lui donner des coups à plusieurs reprises", dit-il.

Le procureur requiert la réclusion criminelle à perpétuité

Le procureur de la République qui n'a pas cru un mot des allégations de l'accusé, a indiqué que le vol, le blanchiment ainsi que l'assassinat qui lui sont reprochés sont caractérisés. Ainsi, il a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre lui. Avocat de la défense, Me Ousseynou Ngom a expliqué à la chambre que toute l'accusation repose sur les aveux de son client. Il a indiqué que si son client a changé de version, c'est qu'il a été forcé à le faire. "Il faut prendre ses aveux faits devant le juge d'instruction. Parce que celles-ci sont en déphasage avec celles tenues à l'enquête. Qu'on ne vienne pas nous dire qu'il est coupable parce qu'il a avoué. Selon les constatations des agents, les traces de sang trouvées dans le véhicule de la victime concluent qu'il y a eu une bagarre entre eux à l'issue de laquelle la victime est morte. Et mon client vous a dit qu'il s'est battu avec lui. Alors là, où est la préméditation?", a plaidé Me Ngom qui a demandé au tribunal d'écarter l'assassinat en disqualifiant les faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Son confrère, Me Adama Fall a abondé dans le même sens. Délibéré le 28 juillet prochain.

Fatou D. DIONE
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