UNE DIVORCÉE ET MERE DE FAMILLE VIOLÉE DANS UNE MAISON EN CONSTRUCTION À NIAGUE : Un couteau et une corde retrouvés chez le vigile Mamadou Diouf sans oublier le sperme prélevé sur sa culotte



 
Accusé de viol par la divorcée Sawdiatou Gaye, le vigile Mamadou Diouf, demeurant à la cité Socabeg, encourt 15 ans de réclusion criminelle. Il a été jugé hier devant la chambre criminelle de Dakar où il a nié les faits, même si des éléments troublants ont été retrouvés dans sa chambre lors de la perquisition.
 
 
Violée il y a de cela 2 ans, Sawdiatou Gaye, mère de famille, peine à trouver le sommeil parce qu'elle n'a toujours pas obtenu justice. Désemparée suite à l'éclatement de cette affaire, sa dignité sera peut-être rétablie devant la chambre criminelle de Dakar, où elle s'est présentée hier avec son bourreau. Cette pauvre mère de famille, après son divorce, a eu le malheur de prendre en location une maison inachevée à Tivaouane Peul puisqu'elle n'avait plus de place chez ses parents. Ceci constituait un moyen pour elle d'économiser des sous pour construire une villa sur son terrain. Cependant, en avril 2020, sa vie s'est transformée en cauchemar. Car, c'est vers les coups de 3 heures du matin qu'un individu s'est faufilé dans sa chambre avant de glisser dans son lit. Celui-ci s'est jeté sur elle pour la violer ; après l'avoir violemment torturée. C'est du moins ce que cette victime en larmes a expliqué au juge de la chambre criminelle. «Il m’a étranglée avec une corde, mais je me suis débattue. Il a appuyé son pied sur ma poitrine et a inséré une partie de ma couverture dans ma bouche. J’ai vu la mort de près, surtout quand il a dit qu’il est armé et qu’il va me tuer. Malgré cela, j'ai continué à me débattre. Là, il a commencé à me caresser et à sucer mes seins. J'étais gagnée par la fatigue au moment où il me pénétrait. Je ne pouvais plus continuer la lutte. Malgré mes supplications, il a déboutonné son pantalon. Pendant que je me débattais, ma jupe en soie s’est relevée. Il en a profité pour me violer. Même s'il a éteint la lampe torche que j'avais allumée dans ma chambre, je l'ai identifié par sa voix, mais aussi grâce à la lumière de mon portable. Il avait appuyé par inadvertance son genou sur le téléphone au moment de notre accrochage», a-t-elle raconté, en précisant qu'après son viol, son agresseur a escaladé le mur de la maison d'à côté.
Après le départ de son bourreau, elle est allée chercher de l'aide auprès d'autres gardiens, sans pour autant leur révéler le nom de son agresseur qui, assure-t-elle, n'est autre que Mamadou Diouf. Ce dernier, appelé sur les lieux, s'est mis à l'écart. Arrêté et inculpé pour viol, cet accusé a plaidé non coupable. Interrogé sur la provenance du sperme qui a été prélevé sur sa culotte et sur le drap de sa victime, il n'a pipé mot. En ce qui concerne le couteau, le rouleau de corde qui a été retrouvé dans sa chambre ainsi que le portable de la victime, il a été peu convaincant dans ses explications.
Estimant que les faits imputés au vigile Mamadou Diouf sont établis, les avocats de la victime ont demandé qu'il soit condamné. Me Abdou Aziz Diouf: «lorsque cette dame a été malmenée et terrorisée, elle a eu à rencontrer en premier lieu les témoins qui ont contacté l'accusé. Quand il est venu, il s'est mis à l'écart, car il était déjà condamné par le tribunal de sa conscience. Même s’il a accompagné la victime à la gendarmerie. Ça me rappelle l'affaire Bineta Camara de Tambacounda. Le coupable était dans la maison mortuaire. Au-delà de son comportement, des traces de sperme ont été retrouvées sur sa culotte. Une corde a été aussi trouvée dans sa chambre. Il y a assez d'éléments pour condamner l'accusé».
Sa consœur Me Maïmouna Dièye de renchérir: «elle a fait deux mois de dépression. Elle se réveillait la nuit pour s'attaquer à la porte. Il a fallu une thérapie pour la remettre en état. Elle est devenue cardiaque et a un début de diabète. Sa vie a été troublée par l'accusé. Elle m'a dit de réclamer le franc symbolique mais je demande 50 millions F Cfa, même si elle ne recevra jamais cette somme».
Convaincu de sa culpabilité, le procureur a requis 15 ans de réclusion criminelle contre l’inculpé. «Le certificat médical de la victime établi le 20 janvier 2020 atteste des signes de lutte, une hémorragie au niveau de l'œil et une déchirure hyménale ancienne. Et les découvertes sur la scène du crime achèvent d'asseoir les faits. L'imputabilité aussi ne pose aucun problème. Il a restitué le téléphone tant recherché après trois jours. Le viol est l'acte le plus ignoble que puisse subir une femme. C'est une blessure ignoble», a-t-il confié.
La défense, qui a évoqué des zones d'ombre, a sollicité son acquittement. Délibéré au 7 décembre prochain.
 
Fatou D. DIONE
 
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