L’attente a été longue, mais au final, ça valait la peine. De profonds changements, parfois inattendus, ont été opérés par le président de la République dans l’établissement de son premier gouvernement pour ce deuxième mandat. Un gouvernement totalement chamboulé.
«À temps nouveau, élan nouveau», a souri Mahammed Boun Abdallah Dionne en débutant son discours, hier, lors de la publication de la liste du nouveau gouvernement. «Le Chef de l’État a souhaité réorganiser, en profondeur, le gouvernement pour amener un souffle nouveau dans l’action du gouvernement et dans la mise en œuvre des politiques publiques. Le gouvernement… a été entièrement renouvelé. C’est un gouvernement nouveau, parce que la moitié de ses membres, soit 50% des ministres, sont nouveaux. Le président de la République a également souhaité augmenter la participation de nos concitoyennes, les femmes, au sein de ce gouvernement», a-t-il d’abord expliqué.
Autre nouveauté, la participation des femmes dans le gouvernement. De l’ordre de 20% dans le gouvernement précédent, la part de femmes dans ce nouveau gouvernement est estimé à 25%. «Le Président a souhaité nommer une femme sur 4 membres du gouvernement. C’est 25% des membres du gouvernement qui sont des femmes», explique le chef du gouvernement qui poursuit que le président de la République a également procédé à un resserrement de l’effectif. «L’effectif a été avant de 39 ministres et ministres délégués, aujourd’hui il est de 32 ministres qui gèrent des portefeuilles, des départements et qui seront accompagnés dans la mise en œuvre des politiques publiques par 3 secrétaires d’État», dit-il.
Le deuxième axe expliquant les choix de Macky Sall porte sur l’équité territoriale, «relatif à un des marqueurs de sa politique : le Sénégal pour tous». «Le Sénégal pour tous veut dire inclusivité dans la démarche mais veut dire également équité territoriale. Et c’est la première fois depuis fort longtemps que les 14 régions du Sénégal vont compter, chacun, au moins un représentant au Conseil des ministres. Le chef de l’État en a décidé ainsi pour avoir en permanence les pulsions du peuple sénégalais, la voix de toutes les régions dans le cadre de sa grande démarche de réforme, à travers l’acte 3 de la décentralisation notamment», a dit le Premier ministre.
Alors que le troisième axe est l’arrimage de toute l’architecture gouvernementale sur les priorités réelles qui ont été fixées par le président de la République pour son quinquennat. «Ces priorités font que vous allez entendre des ministères crées autour de l’économie sociale solidaire qui est une des initiatives majeures dans le programme du président de la République. Vous entendrez également le libellé de l’économie numérique qui prend toute sa place dans le projet du président de la République pour bâtir un Sénégal apte à répondre aux défis de la société du futur. Vous entendrez également parler de toute l’articulation que le Président a souhaité établir entre l’emploi et la formation professionnelle notamment, qui sont les deux piliers pour bâtir une vertueuse et gagnante politique en matière promotion de l’emploi des jeunes», ajoute le secrétaire général de la Présidence de la République, indiquant qu’à côté de ce ministère, le président de la République a consacré la jeunesse comme un ministère plein.
D’ailleurs explique-t-il, «c’est tout cela qui a été parfois des contraintes, mais des opportunités réelles pour ce dialogue en face à face que le chef de l’État souhaite mettre en place pour augmenter la productivité du système de suivi et de pilotage de l’action gouvernementale».
Pour finir, il note que c’est un élan nouveau avec des visages nouveaux, davantage de femmes, davantage de jeunes, «parce que la moyenne d’âge du gouvernement a été fortement rabaissée». Mais c’est aussi, selon lui, la confirmation du programme du candidat que le président de la République souhaite mettre en œuvre à travers des départements qui sont arrimés aux initiatives majeures qui ont été annoncées à travers son programme qu’il a proposé au Sénégal et qui a été validé à travers le vote par le peuple souverain.
Sidy Djimby NDAO