Pour une histoire de 5 millions F Cfa, Amy Samb a traduit hier devant le juge des flagrants délits de Dakar son époux Sidy Fara Sène pour vol, violation de domicile, violences et voies de fait. Ce dernier risque 1 an de prison assorti du sursis pour rébellion puisqu'il s'était opposé à son interpellation à la suite de la plainte de son épouse.
Au lieu de résoudre en privé le différend qui les oppose, le couple Sidy Fara Sène et Amy Samb ont préféré saisir le juge. C'est la dame qui a traîné hier jeudi son époux devant la barre des flagrants délits de Dakar pour une affaire de vol présumé de 5 millions F Cfa. Ainsi, selon les éléments consignés sur procès-verbal d'enquête, dans la nuit du 15 juin 2023, aux environs de 22h, Sidy Fara Sène, ivre comme un Polonais, s'était présenté au domicile de sa femme en l'abreuvant d'injures. Dans la foulée, il a réussi à s'emparer de ses 5 millions avant de partir avec. Elle tente de le joindre toute la nuit, en vain. C'est ainsi que sa femme a saisi les éléments de la Division des investigations criminelles d'une plainte pour des faits de violation de domicile, vol, violences et voies de fait. Et lorsque les enquêteurs sont allés procéder à son arrestation, avec l'aide de ses vigiles, il s'est farouchement opposé. Il a fallu que d'autres agents viennent en renfort pour qu'il puisse enfin être embarqué. D'où le délit de rébellion à agent pour lequel il est aussi poursuivi.
Jugé hier devant la barre des flagrants délits de Dakar, Sidy Fara Sène, interrogé sur les faits de vol que sa femme lui impute, a soutenu qu'elle lui a confié le montant de 5 millions F Cfa qui provenait de la vente de son véhicule. «C’est elle qui m’avait dit de déposer à la banque ses 5 millions. Ce jour-là, on était en de bons termes. C'est en allant au boulot que j’ai pris l’argent pour le déposer à la banque. Le lendemain, j’ai été surpris de voir les policiers dans mon restaurant. Je leur ai montré les preuves du dépôt de l’argent, mais ils n’ont rien voulu entendre. Ils ont voulu perquisitionner mon bureau, mais j’ai refusé parce qu’ils n’avaient pas de mandat», a-t-il expliqué en réfutant s'être jamais rebellé contre les agents qui voulaient l'arrêter.
Coup de théâtre : la dame disculpe son mari à la barre
Curieusement, Amy Samb, qui a traîné à la barre son époux, semblait être prise par le remords. Elle est revenue sur ses déclarations en confiant que certes son mari s'est présenté chez elle en étant ivre, mais ne l'a jamais insultée. Continuant à disculper son homme, elle ajoute : «j'avoue qu'il criait sur tout le monde, mais il ne m’a pas violenté. J’étais sous le choc quand je faisais ces déclarations à la police. Il a attendu que je sois dans les toilettes pour prendre cet argent. J’ai essayé de l’appeler, mais je n’ai pas pu le joindre. C’est pour cela je suis allée à la police». Ce témoignage en faveur de son mari a poussé le procureur à requérir sa relaxe pour le délit de violences et voies de fait. Mais pour l'infraction de rébellion commis sur un agent dans l'exercice de ses fonctions, le ministère public a sollicité une peine assortie du sursis d'un an. Délibéré au 26 juin prochain.
Fatou D. DIONE