UN AVOCAT DE LA DEFENSE SUR LA CONDAMNATION DU LEADER DE PASTEF :«C’est une décision sur commande politique. Pour ce qui est du pourvoi, le dernier mot appartient à Ousmane Sonko»




 
A l’instar d’un ring, les coups continuent de pleuvoir, et cette fois, c’est Ousmane Sonko qui vient de recevoir un uppercut qu’il n’oubliera probablement jamais. Une décision de justice qui l’écarte de la course à la présidentielle, c’est ce qu’a toujours voulu éviter le leader de Pastef. Et depuis hier, il est out pour les joutes de 2024. Va-t-il faire un recours ? Selon un de ses conseils, «le dernier mot » revient à Ousmane Sonko. Par ailleurs, la robe noire a déploré ce qu’il considère comme une décision qui relève d’une « commande politique».  
 
La décision de condamnation d’Ousmane Sonko à 6 mois assortis du sursis et 200 millions de francs alloués à Mame Mbaye Niang à titre de dommages et intérêts ne surprend pas trop les conseils du leader de Pastef. «Nous savions que la condamnation allait tomber», nous confie un des conseils du maire de Ziguinchor. Cependant, selon cette robre noire, c’est très surprenant que la Cour, dans le prononcé de sa décision, la juge comme une décision réputée contradictoire. A l’en croire, la Cour aurait pu simplement la qualifier d’une décision réputée simple pour permettre à Ousmane Sonko de pouvoir faire opposition. Mais, la réponse est toute simple, pour notre interlocuteur, c’est simplement parce qu’il s’agit d’une décision sur «commande politique». Du coup, selon lui, «on a voulu lui fermer toutes les portes».
Ousmane Sonko va-t-il faire un recours en cassation ? Selon ce membre du pool d’avocats, les voies de recours ne sont pas épuisées, cependant «le dernier mot revient à Ousmane Sonko», mais pour l’heure, ajoute-t-il, «on prend le temps de réfléchir, surtout que notre client n’est pas là». Quoi qu’il en soit, les conseils de la défense ont un délai de 6 jours à partir d’aujourd’hui pour faire leur déclaration de pourvoi.
 
«On aurait souhaité que la défense plaide le dossier, mais…»
 
Revenant sur le procès, ce conseil de l’opposant politique affirme sans ambages : «si on avait plaidé, on aurait eu mieux». Toutefois, il soutient qu’avec la décision «sur commande politique», la «Cour n’entend qu’un seul son de cloche». En tant qu’avocat, notre interlocuteur aurait souhaité que la défense plaide le dossier, mais il dit comprendre l’attitude de son client qui est persécuté depuis tout le temps, surtout avec les forces de l’ordre qui ne lui laissent même son droit de se rendre à l’audience en empruntant le chemin qu’il veut. L’autre chose est que, selon toujours la robe noire, Ousmane Sonko n’a pas confiance en ces magistrats chargés de le juger. En tant qu’homme politique, l’opposant compte porter une riposte politique.
Hier, beaucoup d’avocats du leader de Pastef étaient dans la salle, pourquoi n’ont-ils pas pris la parole ? «Certains avaient des affaires là-bas, d’autres sont venus pour juste assister, mais en réalité, la défense ne pouvait pas avoir droit à la parole puisque notre client n’était pas présent», avoue ce conseil. Avec cette décision de justice, soulignons-le, Ousmane Sonko est, pour le moment, écarté de la course à la présidentielle.
 
Alassane DRAME  
 
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