Ayant déposé une plainte contre son fils Cheikh Oumar Foutiyou Ba, la septuagénaire Fatimata Samba Ba n'a pas voulu que ce dernier soit déféré. Hélas, ce prévenu qu'elle accuse de menaces de mort, après son arrestation par les éléments de Dieuppeul, a été déféré devant le parquet de Dakar pour des faits de violences à ascendant.
Avec une mère aussi vieille, Cheikh Oumar Foutiyou Ba devait penser à la soulager et non à la violenter. Au lieu d'une vie paisible, cet agent d'appui forestier a préféré récompenser sa génitrice Fatimata Samba Ba avec des menaces de mort à n’en plus finir. Ainsi, ses derniers agissements au préjudice de sa mère remontent au 26 juin dernier, vers les coups de 17 heures. Ce jour-là, une bagarre avait éclaté entre lui et son petit-frère, le benjamin de sa famille. Là, leur mère s'est interposée pour les séparer. Hélas, elle a essuyé toutes sortes d'injures de la part de Cheikh Oumar. Comme cela ne suffisait pas, il l'a menacé de mort. Le septuagénaire, pour protéger son intégrité physique, a saisi les éléments du commissariat de Dieuppeul pour des faits de violences à ascendant. Dans sa déposition, la plaignante est revenue sur l'altercation qu'il y a eu le jour des faits. Mais, elle a demandé à ce qu'il ne soit pas déféré. "Malgré mon intervention, il a continué ses menaces. Pire encore, il m'a même menacé de mort. Nous avons tous tenté de le calmer en vain. Pour éviter qu’il mette à exécution ses menaces de mort, je suis venue au commissariat pour solliciter votre aide. Auparavant, il avait l'habitude de se disputer avec les membres de la famille mais c'était la première fois qu'il se comportait ainsi. Je précise que je ne voudrais pas qu’il soit déféré. Je veux juste qu'il comprenne la gravité de son acte. Et c'est la raison pour laquelle j'ai finalement rédigé une lettre de désistement", a-t-elle relaté. La quarantaine, Cheikh Oumar Foutiyou Ba a nié ces faits. Il a dit aux enquêteurs avoir été surpris de voir son jeune frère frapper leur sœur handicapée. "Je me suis interposé pour éviter cela mais s’ensuivit une dispute entre lui et moi. Nous nous sommes battus et il m’a frappé au visage. C'est sous le coup de la colère que j'ai dit que j’allais le tuer. Je n’avais pas l'intention de mettre à exécution mes menaces. Après la bagarre, mon frère est sorti de la maison et est parti chez ma sœur. Entre-temps, je me suis calmé et je suis allé dormir. Mais le lendemain, à mon réveil, j’ai été surpris de voir la police débarquer chez moi et me conduire au commissariat de Dieuppeul". C'est après son audition devant les enquêteurs que Cheikh Oumar Foutiyou Ba a été déféré au parquet pour le délit sus-indiqué. C'est le parquet de Dakar qui appréciera de le renvoyer en jugement devant une juridiction compétente pour statuer sur son cas.
Fatou D. DIONE