L’Association des Sénégalais d’Amérique, une organisation à but non-lucratif basée à New York, est accusée d’escroquerie dans une affaire de vente à distance de terrains situés à Cité Gorome 1 à Bambilor, par un entrepreneur guinéen basé dans la même ville. Un dossier qui prend une tournure judiciaire après que le Consul général du Sénégal à New York et le Bureau chargé de la protection des clients contre les fraudes commerciales ont échoué dans leurs médiations.
C'est un dossier dans lequel le plaignant et l'accusé veulent coûte que coûte en finir. Mais personne ne semble mesurer les conséquences. Et il est aisé de constater qu’El Hadji Barry, entrepreneur guinéen de son état, et l’Association des Sénégalais d’Amérique pensent tous deux avoir raison et sont en passe d’attendre l’arbitrage de la justice américaine. Tout remonte à décembre 2019, lorsque M. Barry, dans un élan de se procurer 40 parcelles pour les revendre, avait contracté avec l’Asa un accord de vente de 10 terrains dans un premier temps. Cet accord s’est matérialisé avec le payement par chèque d’un montant de 11.500 dollars comme premier (1er) versement. Mais tout a commencé à paraitre louche lorsque M. Barry s’est rendu au Sénégal en janvier 2020 puis janvier 2021 pour vérification. Et là, dit-il, il s’est rendu compte de plusieurs non conformités entre le plan qui lui avait été servi et la réalité du terrain. Du côté de l’Association des Sénégalais d’Amérique, le bureau affirme qu’il n'y a aucune non-conformité dans le programme. D’ailleurs, beaucoup de bénéficiaires, disent-ils, ont déjà reçu les délibérations.
Le Consulat général du Sénégal à New York et le Bureau de protection des clients contre les fraudes commerciales échouent dans leurs médiations
Les tentatives de médiations n’ont pas manqué dans ce dossier. Car le contrat de vente liant les deux (2) parties stipule : «ce présent contrat engage tout signataire et devrait faire l'objet en cas de divergence dans un premier temps de règlement à l'amiable avant la saisine de toute juridiction». Saisi par le sieur Barry, le Bureau de protection des clients contre les fraudes commerciales avait entamé une médiation, en adressant une correspondance au bureau de l'Association pour recueillir son avis. Une seconde lettre aurait été même envoyée. Du côté de l'association, le secrétaire affirme qu'aucune lettre n'a été reçue à ce propos. D’autre part, en contactant le Consul général de Sénégal à New York, monsieur Barry affirme avoir eu l’assurance des autorités sénégalaises d’une prise en charge de son dossier. Mais, de ce côté aussi la médiation n'a pas porté ses fruits. Ce qui induit finalement que toutes les deux parties veulent aller jusqu'au bout. Mais ce que la communauté sénégalaise vivant aux Etats-Unis n’arrive pas à comprendre, c’est que ni le montant déjà déposé, ni les conséquences qui pourraient découler de cette affaire ne méritent que les deux parties optent pour une poursuite en justice. Ceci, du fait que certains pensent que l’association est mal placée, car n’étant pas habilitée à faire du profit. Mais aussi, que les terrains sont destinés uniquement aux Sénégalais. Mais ce qui est plus inquiétant dans ce dossier, c’est d’apprendre que la Commission fédérale du commerce a déjà été activée et qu’une enquête risque d’être ouverte. Dans la correspondance qui nous est parvenue, la commission fédérale affirme : «nous avons reçu votre plainte et avons partagé le document avec les autorités étatiques locales, fédérales ainsi que nos collaborateurs sur le plan international». Le document mentionne aussi que la plainte pourrait être utile pour d’éventuelles investigations.
Ahmadou Ben Cheikh KANE