TRAVAIL DE LA CENTIF ET AFFAIRES EN COURS : Waly Ndour défend la rigueur des procédures de lutte contre la délinquance financière au Sénégal



TRAVAIL DE LA CENTIF ET AFFAIRES EN COURS : Waly Ndour défend la rigueur des procédures de lutte contre la délinquance financière au Sénégal

 
 
 
Invité de l’émission «En Vérité» sur la Radiodiffusion télévision sénégalaise (Rts) dimanche 11 mai 2025, Waly Ndour, ancien président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), a apporté un éclairage sur les mécanismes de lutte contre le blanchiment d’argent et les procédures judiciaires en cours au Sénégal. L’ancien patron de la structure chargée de recueillir, d’analyser, d’enrichir et d’exploiter tout renseignement propre à établir l'origine ou la destination des sommes ou la nature des opérations ayant fait l'objet d'une déclaration ou d'une information reçue au titre de la loi sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LBC/FT) a également évoqué les affaires Farba Ngom et Amadou Sall.
 
 
 
Acteur clé dans la traque des flux financiers illicites, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) n’a jamais été aussi au-devant de l’actualité au Sénégal, alors que le Pool judiciaire financier, structure chargée d’examiner les plaintes pour corruption, détournement de deniers publics, blanchiment d'argent et financement du terrorisme enchaine les inculpations. L’ancien président de la Cellule nationale de traitement des informations financières a expliqué que la Centif joue un rôle central dans la détection et l’analyse des opérations financières suspectes. Selon Waly Ndour, «la plupart des déclarations de soupçon qui arrivent à la Centif proviennent des banques. Ensuite, la Centif, après avoir fait son travail sur le dossier, transmet ses rapports aux autorités judiciaires compétentes, notamment le Parquet et le Pool judiciaire financier (Pjf), pour d’éventuelles poursuites». Waly Ndour a souligné que ces procédures sont strictement encadrées par la loi et visent à garantir la transparence et l’intégrité du système financier sénégalais.
 
Affaires en cours : respect des procédures et absence de motivations politiques
 
 
 
Concernant l’affaire impliquant le député Farba Ngom, Ndour a affirmé que les processus légaux sont scrupuleusement respectés et qu’il n’y a, à ce stade, aucune indication de motivations politiques dans le traitement du dossier. «Je ne saurais parler de politique dans cette affaire ou dans toute autre affaire d’ailleurs. Ce que je peux dire cependant, c’est qu’à ce stade, je ne vois aucune indication de motivations politiques dans le traitement du dossier», a fait savoir l’ancien président de la Centif.
S’agissant de l’affaire Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, Waly Ndour a rappelé que les banques ont l’obligation légale de fournir toutes les informations demandées par la Centif ou le procureur.  «Je n’ai pas encore connaissance du dossier. Mais, de manière générale, la Centif, après une déclaration de soupçon, poursuit ses enquêtes jusqu’à un certain niveau avant de passer le relai au procureur de la République. Maintenant, le procureur peut poursuivre ses investigations pour découvrir des choses que la Centif ne soupçonnait même pas», a-t-il explique. Il a précisé que la procédure suit son cours normal, conformément aux dispositions légales en vigueur.
 
 
La lutte contre le blanchiment d’argent ne se limite pas aux fonds publics
 
 
Waly Ndour a tenu à clarifier que les enquêtes de la Centif ne concernent pas uniquement les personnes ayant géré des deniers publics. Il a souligné que le blanchiment d’argent peut impliquer des fonds d’origine privée et que la loi s’applique à tous, sans distinction. Il a ajouté que si seules les personnes ayant géré des fonds publics étaient concernées, le délit s’appellerait «blanchiment de deniers publics» et non «blanchiment d’argent». Pour lui, il faut dans l’avenir penser à un renforcement des capacités du Pool judiciaire financier (Pjf) pour une justice plus efficace.
Abordant les perspectives, Ndour a insisté sur la nécessité de doter le Pool judiciaire financier (Pjf) de ressources humaines suffisantes et qualifiées. Il estime que cela permettra d’accélérer le traitement des dossiers et d’accroître l’effet dissuasif des poursuites judiciaires.
 
 
Un climat favorable aux investissements grâce à la lutte contre la corruption
 
 
 
Répondant aux inquiétudes concernant une possible fuite des investisseurs en raison de la traque des crimes financiers, Waly Ndour a affirmé que c’est tout le contraire. Selon lui, les investisseurs sérieux sont attirés par des pays où les délits et crimes financiers sont rares, car cela garantit un environnement d’affaires sain et prévisible.
 
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO