Le transport des noix de cajou de Ziguinchor à Dakar par la voie terrestre commence à faire du bruit. Les dockers du port de Ziguinchor, en sit-in hier matin, crient leur crainte d’être envoyés en chômage.
Les dockers du port de Ziguinchor sont dans tous leurs états et ont montré leur frustration hier matin. Ils étaient en sit-in au Bureau de la main-d’œuvre portuaire de Ziguinchor pour fustiger le transport des noix de cajou par camion, au détriment de la voie maritime. Et pourtant, l’Etat avait fait une campagne pour le transport de ces noix par voie maritime. Une situation qui met au ralenti les activités portuaires en ce temps de récolte de ces noix.
Il avait fallu plusieurs années à l’Etat pour convaincre les producteurs de convoyer leurs récoltes par la voie maritime, sous prétexte que la plupart des noix n’arrivaient pas à Dakar, mais étaient détournées vers Banjul. Ce qui constitue un manque à gagner pour l’économie nationale. Cette nouvelle orientation faisait l’affaire des dockers du port de Ziguinchor. Aujourd’hui, Mokhtar Dabo, président du Bureau de la main-d’œuvre portuaire (Bmop), s’insurge contre la reprise du convoyage des noix par la route. «Cela fait 20 mois que les dockers du port de Ziguinchor ne travaillent pas. Ces dockers, au nombre de 250, n'exercent plus depuis l'arrêté de l'année dernière libérant temporairement la voie terrestre, faute de porte-conteneurs pour l'évacuation des noix de cajou. Cette même situation prévaut cette année. La voie terrestre est empruntée pour l'évacuation des noix d'anacarde. Cette pratique impacte négativement sur l'économie locale», regrette le président du Bureau de la main-d’œuvre portuaire. «Nous exigeons le retour des camions et n’excluons pas d'organiser une marche si la situation n'évolue pas. Malheureusement, nous avons envoyé des lettres d’information aux autorités, en vain», conclut le président Mokhtar Dabo.
Baye Modou SARR