TOURNÉE POLITIQUE DANS LE NORD: Thierno Alassane Sall défie Macky Sall dans son fief et étale la souffrance des populations du Fouta



 
Que Macky Sall se le tienne pour dit, le Fouta n’est plus son titre foncier. Et pour cause, le patron de l’Apr y a désormais un challenger de taille en la personne de son ancien ministre des Energies, Thierno Alassane Sall. Le patron de la «République des Valeurs» a, en effet, débuté une tournée politique dans les régions du nord, fief de son ancien mentor devenu ennemi juré, le Président Sall. Thierno Alassane Sall ne lève plus le pied depuis qu’il a décidé d’emprunter une autre voie politique. En effet, depuis le lancement de son mouvement politique «La République des Valeurs», l’ancien Directeur général de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp) suit les pas de son ancien leader politique. Sans tambour ni trompette, il a investi le Sénégal des profondeurs, à la rencontre des populations. Et comme pour faire dans la provocation, c’est dans le fief de son ancien mentor, le Fouta – que le député Farba Ngom avait déclaré titre foncier de Macky Sall – que Thierno Alassane Sall, lui aussi Foutanké, a commencé «sa longue marche».
Son périple l’a conduit jusque dans les coins les plus reculés de la région du Nord. Le mardi 14 novembre, Thierno Alassane Sall et sa délégation ont visité le village de Sinthiou Dangdé. Dans cette bourgade, l’ancien ministre a effectué des visites privées et une audience d’au-revoir avec son hôte, le patriarche Mamadou Sidiki Sakho. Marda : spoliation des terres au profit d’étrangers, irréparable déception des populations Après l’étape de Sinthiou Dangdé, le Mouvement a fait cap sur Marda, petit village sur l’autre rive du Doué, qu’on ne peut rallier que par bac. Là, c’est presque tout un village qui attendait la délégation de l’ancien ministre désormais chef de parti. À l’arrivée des «marcheurs», les populations, très enthousiastes, ont communié avec ceux-ci. Très ému, le marcheur en chef a déclaré, parlant des témoignages de ses hôtes : «les mots qui ne sortent que de cœurs de gens simples qui ne doivent leur subsistance qu’à la force de leurs bras, expriment leur irréparable déception d’un régime en lequel ils ont placé leurs espoirs et qui les payent en retour par une tentative de spoliation de leurs terres au profit d’étrangers». Une école de 6 classes avec seulement 2 enseignants Et l’ancien coordonnateur des cadres de l’Apr de témoigner qu’il a même eu la chance d’entendre, sur ces lieux, l’un des discours les plus déchirants qu’il ne lui a jamais été donné d’écouter. «C’est une longue complainte qui décrit l’éternelle souffrance de la femme rurale, particulièrement dans cette contrée si enclavée, battue par des vents de poussière et touchée par un hivernage peu généreux. J’apprends que l’école du village, qui compte pourtant six classes, n’est animée que par deux enseignants, les quatre autres ayant été redéployés récemment», témoigne-t-il. «Un village enclavé, sans eau ni électricité, sans toilettes commodes, alors que d’autres se font prendre ailleurs avec des mallettes remplies d’argent» «Il est question des valeurs qui fondent une République, sans lesquelles une personne qui a grandi dans le confort relatif d’une ville acceptera difficilement de se sacrifier pour donner la main aux enfants du village si enclavée de Marda, sans eau ni électricité, sans toilettes commodes, sans nourriture décente, alors que d’autres se font prendre ailleurs avec des mallettes remplies d’argent», a déclaré Thierno Alassane Sall à ce propos.
Passé cette étape, le cortège a fait mouvement sur Dara Halaybe, rebroussant ainsi chemin et réempruntant à nouveau le bac puis des pistes. Arrivée à destination, la délégation a rendu visite au Khalife Thierno Nourou Ly. Après cela, elle a rencontré une délégation de notables qui avait demandé à les entretenir de la question des terres. La délégation a par la suite fait halte à Pathé Galo, à Guédé Wouro, à Guia, puis à Donaye Walo. Des villages du fin fond du Fouta qui présentent toujours les séquelles de la grande catastrophe de 1999, qui avait détruit presque tout le village. Après cela, direction Diatar, où la délégation a tenu un meeting nocturne, avant de se rediriger sur Podor ou des réunions ont été tenues jusque tard dans la soirée. «Le colonisateur avait une longueur d’avance sur la majorité de nos dirigeants actuels» Le lendemain, mercredi 15 novembre 2017, le Mouvement se poursuit par des visites de proximité dans la ville de Podor. «Je suis toujours frappé quand je marche dans Podor, l’île de Ndar, la Médina à Dakar, le centre-ville de Thiès, par le soin méticuleux apporté par l’Administration coloniale à tracer des rues droites qui forment ensemble des damiers presque parfaits», témoigne l’ancien ministre. Les villages de Gui et de Wouro Madiwou ont par la suite reçu la délégation. Et Thierno Alassane Sall de témoigner : «Les hommes ont toujours eu des rêves de grandeur, malheureusement, pour la plupart des Africains, leurs dirigeants n’ont d’autre rêve que le pouvoir éternel. Sous ce rapport également, le colonisateur avait une longueur d’avance sur la majorité de nos dirigeants actuels». Le jeudi 16 novembre 2017, la délégation a encore initié des visites de proximité à travers Podor.
Là, Thierno Alassane Sall s’attaque aux difficultés de notre économie qu’il décrit comme malade. «Un tour au marché. Les boutiques n’affichent pas les taux de croissance tant vantés de notre économie, les étagères n’étant pas achalandées, loin s’en faut». Après Podor, le Mouvement s’est arrêté à Leraabe, à Gamathie Sarre et à Ndioum. Dans ce dernier village, un témoignage d’un enseignant a retenu l’attention de plus d’un. En effet, s’adressant au patron de la «République des Valeurs», l’instituteur dit : «Vous défendez nos Valeurs. Continuez s’il vous plaît». Une belle déclaration qui a retenu l’attention du leader de Rv dont la délégation a par la suite visité Fanaye, Thiangaye.
Sidy Djimby NDAO

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