Pendant que le goorgoorlu sénégalais peine à se soigner correctement et que Aïcha Diallo luttait contre la mort pour la modique somme de 200.000 francs Cfa, certaines de nos hautes autorités se payent des voyages coûteux à l’étranger, parfois pour de simples bilans de santé qu’ils auraient pu réaliser ici à moindre coût. Sauf qu’elles ne font pas trop confiance au plateau médical local. La preuve par le haut magistrat Demba Kandji, qui s’est rendu jusqu’à l’hôpital américain de Paris pour un… «simple bilan de santé». Et qu’on ne nous oppose surtout pas le secret médical ou d’avoir diffamé. C’est l’ancien Doyen des juges d’instruction devenu premier président de la Cour d’appel lui-même, malgré son rang et la sensibilité des questions de santé, qui s’est exposé au monde. Il a accepté de témoigner, à visage découvert, à la célèbre émission «Capital», qui passe tous les 15 jours sur la chaîne de télé M6. Et pour les besoins de l’émission, diffusée le dimanche 15 octobre à 21h, heure de France (19h GMT), portant sur la santé, avec le titre : «Enquête sur le vrai prix de votre santé», le reporter l’a suivi et filmé, de son arrivée à l’hôpital, au moment de la délivrance des résultats du check-up, retransmettant l’échange entre le médecin et son patient.
Un «accueil personnalisé» pour le haut magistrat sénégalais
Dès le début, la reporter campe le sujet. «A Neuilly sur Seine, en banlieue parisienne, l’hôpital américain. Premier à accueillir des patients étrangers. Aujourd’hui, cette clientèle représente 30% de ses patients», lance-t-elle. Juste après, on voit descendre d’une rutilante voiture le magistrat Demba Kandji, qui a eu droit à un accueil particulier. «La France est devenue une destination privilégiée du tourisme médical. Voici Demba Kandji ; il arrive de Dakar et à ce titre, ce Sénégalais a droit à un accueil personnalisé», soutient la journaliste. Pendant ce temps le président de la Cour d’appel fait face à l’hôtesse. «Bonjour vous allez bien…», lance-t-il à cette dernière, qui lui répond par un «Assalamalékoum», sans doute pour mieux sympathiser. Poursuivant son récit, la journaliste, qui ne manque pas de faire le parallèle entre la longue distance parcourue par le magistrat et le besoin de santé qu’il est venu satisfaire, d’ajouter : «ce haut magistrat de 62 ans a fait plus de 4000 km, simplement pour un bilan de santé». Au même moment, Demba Kandji est conduit par la dame, qui lui indique le bureau 22 où il doit s’installer.
Une batterie de tests, mais au final, rien à signaler
Et là on découvre les raisons de ce long voyage de: «analyse de sang, électrocardiogramme, radio des poumons, test auditif et consultation ophtalmologique». Juste cela qu’il pouvait avoir dans toutes les cliniques de Dakar. Voilà comment le reporter le qualifie : «une batterie de tests réalisés en seulement 48h». Des tests qui, au final, ont été rassurants pour le haut magistrat qui, d’après son médecin, n’avait aucun souci à se faire. «Tension parfaitement équilibrée, il n’y a aucun argument pour penser que vos artères ont le moindre problème; risque d’avc très faible; pas de diabète, une prostate en pleine forme. C’est très bien». De bonnes nouvelles auxquelles Demba Kandji a répondu avec : «ça me soulage (…). A mon âge, oui, c’est parfait», dit-il à la blouse blanche.
«Je suis venu en France parce que l’offre de service est complètement différent»
A la fin de son face à face avec le médecin, Demba Kandji a été interrogé par M6 sur son choix de venir faire un simple check-up jusqu’en France. La réponse du haut magistrat est sans appel. Et même s’il ne brûle pas le système de santé local, il ne fait visiblement pas confiance au plateau médical national. «Je suis venu en France, pas parce ce que le médecin n’est pas doué chez nous. Mais le plateau n’est pas le même. L’offre de service est complètement différente», explique le premier patron de la Cour d’appel.
Un check-up à environ 1000 euros plus les frais d’hôtel, le billet d’avion…
S’agissant de la facture, la journaliste révèle : «Pour ce check-up personnalisé, monsieur Kandji a dû débourser environ 1000 euros, une somme importante qui ne représente qu’une petite partie des frais engagés pour ce voyage». Mais pour Demba Kandji, la santé n’a pas de prix, même s’il reconnaît que les dépenses qu’il a faites ne sont pas à la portée de tous. «C’est pas des prix démentiels. C’est des prix à la portée des humains. Tout le monde ne peut tout de même pas le faire parce qu’il faut se payer un billet d’avion, un hôtel. Il faut manger. Il faut s’assurer le taxi. Mais ça vaut le coût». A noter qu’à l’hôpital américain de Paris, les étrangers sont facturés 30% plus cher que les Français, officiellement, pour couvrir les frais supplémentaires engendrés par leur prise en charge.
Capital, présentée par Bastien Cadéac, est une émission de télévision française consacrée à des thèmes économiques pour le grand public, diffusée sur M6 depuis le 1er octobre 1988, tous les 15 jours.
Cheikh Oumar NDAW
Un «accueil personnalisé» pour le haut magistrat sénégalais
Dès le début, la reporter campe le sujet. «A Neuilly sur Seine, en banlieue parisienne, l’hôpital américain. Premier à accueillir des patients étrangers. Aujourd’hui, cette clientèle représente 30% de ses patients», lance-t-elle. Juste après, on voit descendre d’une rutilante voiture le magistrat Demba Kandji, qui a eu droit à un accueil particulier. «La France est devenue une destination privilégiée du tourisme médical. Voici Demba Kandji ; il arrive de Dakar et à ce titre, ce Sénégalais a droit à un accueil personnalisé», soutient la journaliste. Pendant ce temps le président de la Cour d’appel fait face à l’hôtesse. «Bonjour vous allez bien…», lance-t-il à cette dernière, qui lui répond par un «Assalamalékoum», sans doute pour mieux sympathiser. Poursuivant son récit, la journaliste, qui ne manque pas de faire le parallèle entre la longue distance parcourue par le magistrat et le besoin de santé qu’il est venu satisfaire, d’ajouter : «ce haut magistrat de 62 ans a fait plus de 4000 km, simplement pour un bilan de santé». Au même moment, Demba Kandji est conduit par la dame, qui lui indique le bureau 22 où il doit s’installer.
Une batterie de tests, mais au final, rien à signaler
Et là on découvre les raisons de ce long voyage de: «analyse de sang, électrocardiogramme, radio des poumons, test auditif et consultation ophtalmologique». Juste cela qu’il pouvait avoir dans toutes les cliniques de Dakar. Voilà comment le reporter le qualifie : «une batterie de tests réalisés en seulement 48h». Des tests qui, au final, ont été rassurants pour le haut magistrat qui, d’après son médecin, n’avait aucun souci à se faire. «Tension parfaitement équilibrée, il n’y a aucun argument pour penser que vos artères ont le moindre problème; risque d’avc très faible; pas de diabète, une prostate en pleine forme. C’est très bien». De bonnes nouvelles auxquelles Demba Kandji a répondu avec : «ça me soulage (…). A mon âge, oui, c’est parfait», dit-il à la blouse blanche.
«Je suis venu en France parce que l’offre de service est complètement différent»
A la fin de son face à face avec le médecin, Demba Kandji a été interrogé par M6 sur son choix de venir faire un simple check-up jusqu’en France. La réponse du haut magistrat est sans appel. Et même s’il ne brûle pas le système de santé local, il ne fait visiblement pas confiance au plateau médical national. «Je suis venu en France, pas parce ce que le médecin n’est pas doué chez nous. Mais le plateau n’est pas le même. L’offre de service est complètement différente», explique le premier patron de la Cour d’appel.
Un check-up à environ 1000 euros plus les frais d’hôtel, le billet d’avion…
S’agissant de la facture, la journaliste révèle : «Pour ce check-up personnalisé, monsieur Kandji a dû débourser environ 1000 euros, une somme importante qui ne représente qu’une petite partie des frais engagés pour ce voyage». Mais pour Demba Kandji, la santé n’a pas de prix, même s’il reconnaît que les dépenses qu’il a faites ne sont pas à la portée de tous. «C’est pas des prix démentiels. C’est des prix à la portée des humains. Tout le monde ne peut tout de même pas le faire parce qu’il faut se payer un billet d’avion, un hôtel. Il faut manger. Il faut s’assurer le taxi. Mais ça vaut le coût». A noter qu’à l’hôpital américain de Paris, les étrangers sont facturés 30% plus cher que les Français, officiellement, pour couvrir les frais supplémentaires engendrés par leur prise en charge.
Capital, présentée par Bastien Cadéac, est une émission de télévision française consacrée à des thèmes économiques pour le grand public, diffusée sur M6 depuis le 1er octobre 1988, tous les 15 jours.
Cheikh Oumar NDAW