THIERNO BOCOUM SUR LES RESULTATS DE BBY : «Mentir sur des gens, le justifier à travers un autre mensonge et faire la promotion des deux mensonges, ça paie»



 
 
 
Le président du mouvement Agir a partagé ses réflexions d’après scrutin. Et pour lui, si aujourd’hui la coalition Bby a obtenu ces résultats aux législatives, c’est tout simplement de la faute du président de la République qui a été sanctionné. Thierno Bocoum n’a pas manqué d’attaquer Ousmane Sonko qu’il traite de menteur.
 
 
 
«Un président de la République qui a demandé et obtenu une majorité confortable à l’Assemblée nationale à l’entame de son premier mandat et qui voit cette majorité tanguer à la fin de son dernier mandat, doit en tirer les conséquences», soutient Thierno Bocoum.Sur sa page Facebook, le leader du mouvement Agir explique que ce ne sont pas les députés de la majorité qui sont sanctionnés, mais c’est plutôt le chef de l’Etat qui est sanctionné en étant privé d’une gestion confortable du pouvoir qu’il avait demandé et obtenu.
Et malheureusement, soutient-il, «croire que la majorité se règlera à travers un calcul arithmétique préétabli, c’est méconnaître les réalités politiques qui s’imposeront au sein de l’Assemblée nationale. Ceux qui sont désignés comme faiseurs de roi ne sont pas moins importants que le député lambda décompté dans un groupe. Ce n’est pas le groupe qui votera le jour de l’installation de l’Assemblée nationale, mais c’est chaque député sous le sceau de la confidentialité. Tout député devient un mystère et ce sera ainsi pour toute la durée de la législature, selon les enjeux»
Thierno Bocoum s’est également penché sur le profil de certains maires et parlementaires. Et pour lui, voter pour un maire ou un député sans le connaître, montre que la base politique n’est pas seulement quantifiée à travers un ancrage local. «Elle est aussi le résultat d’un ancrage médiatique à enjeu national. Ce qui autorise un vote par procuration. Voter pour l’autre, voter selon les idées de l’autre sans tenir compte de celui à qui profite le vote ou de ceux que ce vote pourrait desservir ou pas est devenu une règle admise dans notre système démocratique», affirme-t-il.
Avant d’ajouter, sans passer par quatre chemins : «le mensonge et la manipulation ont de beaux jours dans notre pays. Mentir sur des gens, le justifier à travers un autre mensonge et faire la promotion des deux mensonges, ça paie. Personne n’a le réflexe de demander des preuves. On trouve finalement au mensonge un côté séduisant. C’est l’arme fatale du guerrier».
 
Khadidjatou DIA
LES ECHOS

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