Après la publication de la liste du nouveau gouvernement, chacun y va avec ses commentaires. Pour Thierno Bocoum, Macky Sall est en train de changer le régime politique de notre pays en instaurant une gestion solitaire du pouvoir par la suppression du poste de Premier ministre. L’ancien parlementaire appelle ainsi le peuple sénégalais à être vigilant et à veiller sur le respect de ses acquis démocratiques.
Si la suppression du poste de Premier ministre par le Président Macky Sall est vue par certains comme une réforme audacieuse, d’autres crient au scandale et accusent le Président Macky Sall de renforcer ses pouvoirs. Pour Thierno Bocoum, Macky Sall est en train d’influer sur le jeu de l’équilibre des pouvoirs. «Macky Sall inaugure une ère de gestion solitaire du pouvoir en décidant tout seul de changer le régime politique de notre pays, avec la suppression du poste de Premier ministre et influe ainsi sur le jeu d’équilibre des pouvoirs», a fait savoir l’ancien parlementaire. Pour lui, cet épisode n’a pas encore livré tous ses secrets. «Cette décision qui n’a jamais été une promesse électorale et qui relève donc d’une stratégie, n’a pas encore révélé tous ses secrets», a affirmé M. Bocoum.
«Macky Sall a décidé de n’en faire qu’à sa tête, quitte à se payer notre tête»
En tout état de cause, souligne l’allié de Idrissa Seck, son nouveau gouvernement décline une partie des Tdr (termes de référence) d’un soi-disant dialogue qu’il appelle de ses vœux. «Il maintient son ministre de l’Intérieur et renforce ses pouvoirs, pour quelqu’un qui est normalement à son dernier mandat», s’indigne-t-il. Evoquant Montesquieu, Thierno Bocoum accuse le chef de l’Etat de vouloir abuser de son pouvoir. «Comme l’avait si bien dit Montesquieu, c’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser», s’exclame M. Bocoum. A en croire le président de Agir, Macky Sall a décidé de renforcer ses pouvoirs et d’encadrer par le mystère la gestion de la chose publique à la place d’une transparence qu’exige toute grande démocratie. «Il a décidé de n’en faire qu’à sa tête, quitte à se payer notre tête. Il revient au peuple sénégalais, dans sa diversité, de faire face et de veiller à sauvegarder ses acquis démocratiques, fruits d’un combat de plusieurs générations», conclut-il.
Ndèye Khady D. FALL