THERESE FAYE DIOUF SUR LA RECRUDESCENCE DES VIOLENCES SUR LES ENFANTS: «Il faut aller vers des sanctions dures et appliquer les lois»



 
La loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie est un grand pas pour l'élimination des violences basées sur le genre. Toutefois, il faut que les sanctions suivent. C’est ce que pense Thérèse Diouf Faye. Pour la Directrice de l'Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des tout-petits, l’Etat en est très conscient. C’était à l’occasion de la conférence d’Imagination Afrika autour du thème : «Réimaginer la petite enfance». Pour la présidente et fondatrice de ladite association, l’Etat doit assurer l’investissement chez l’enfant dès ses 1000 premiers jours, car pour Karima Grant, on ne pourrait parler de croissance économique sans pour autant que le secteur éducatif soit renforcé. 
 
Directrice de l'Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des tout-petits, épouse et mère, Thérèse Faye Diouf est très préoccupée par les violences faites aux enfants depuis quelque temps au Sénégal. «C’est une situation très regrettable que nous avons remarquée ces temps-ci et cela ne laisse pas indifférent le gouvernement», avance Thérèse Faye Diouf. Qui poursuit : «c’est ce qui a motivé la loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie. Mais, il faut aller vers des sanctions dures et appliquer les lois. Toutes les personnes qui sont coupables de ces actes doivent répondre de leurs actes». 
Présidant la conférence de «Imagination Afrika» autour du thème : «Réimaginer la petite enfance», Thérèse Faye Diouf indique que de grands efforts ont été faits sur la petite enfance, même s’il reste du chemin. «Il y a un diagnostic qui a été fait par l’ensemble des parties prenantes. Et aujourd’hui, nous sommes ici pour voir ce qu’on doit faire en matière de santé, d’éducation, de citoyenneté, de nutrition dans les prochaines années. La prise en charge de la petite enfance, ce n’est pas juste le préscolaire. Et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes dit que pour réimaginer la petite enfance, il faut voir les points forts et les points faibles, pour que le développement durable par la petite enfance soit une réalité au Sénégal».
Pour Karima Grant, directrice et fondatrice de «Imagination Afrika», l’Etat assurer l’investissement durant les trois premières années de la vie de l’enfant. «L’investissement chez l’enfant se fait les 1000 premiers jours. C’est moins coûteux pour l’état d’investir sur un enfant durant ses premiers jours plutôt que de le faire à un âge avancé, 25 ans ou plus. La recherche a montré que les États qui ont fait cet investissement ont eu une croissance économique», soutient-elle.
 
 
Mamadou Bassirou Kébé : «beaucoup d’études montrent que nous pouvons apprendre de l’enfant»
 
 
Pour Mamadou Bassirou Kébé, conseiller technique à la Présidence en charge de l’enfance, la famille joue un rôle très important dans la socialisation de l’enfant. «Les relations que nous avons avec l’enfant définissent sa personnalité d’adulte demain. Ce qui veut dire qu’à chaque recherche ou action, nous avons obligation de savoir que l’environnement culturel de l’enfant est important, parce que la culture détermine notre manière de voir, nos aptitudes et nos comportements », explique-t-il. Et d’ajouter : «nous avons toujours l’habitude de penser que c’est une relation de pouvoir que nous avons avec l’enfant. On lui donne des ordres, il exécute, alors que beaucoup d’études montrent que nous pouvons apprendre de l’enfant».
Khadidjatou DIAKHATE 
 

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