TENUE DES ELECTIONS LOCALES : Antoine Diome stagne à l’étape de la sélection d’experts pour auditer le fichier électoral



Dix ministres ont fait face à la presse pendant trois tours d’horloge, hier, pour apporter des réponses aux différentes préoccupations de la presse sur l’émigration clandestine, la maladie mystérieuse des pêcheurs, les ressources halieutiques, la campagne agricole…. De son côté, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, interpellé sur la tenue des locales, a révélé que ce n’est pas de sitôt la tenue de ces échéances électorales, puisque des experts, dit-il, sont en train d’être sélectionnés pour auditer le fichier électoral. Et c’est au terme de ce processus que la date de ces élections sera connue.

Après différents reports des élections locales, le mystère persiste toujours autour de la date de ces prochaines échéances électorales. L’opposition qui a toujours agité le débat devra prendre son mal en patience avant d’être sur les starting-blocks. En effet, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Diome, interpellé hier sur la question, estime qu’il ne saurait donner une date précise, étant donné que c’est une loi qui avait reporté ces élections. «C’est une loi qui a été votée à l’Assemblée nationale qui a permis ce report, suite à un consensus noté dans le cadre de la commission politique du dialogue national, lequel consensus a été fait autour de la nécessité, selon les différents acteurs impliqués, d’évaluer le processus électoral depuis les élections de 2016 : auditer le fichier électoral et enfin de s’accorder sur une proposition durable qui devra être actée par décret», rappelle Antoine Diome, qui révèle cependant que le processus est en cours et les experts qui doivent auditer le fichier électoral, dit-il, sont en train d’être sélectionnés. Poursuivant, il révèle que les résultats issus de ce travail et le rapport final vont déboucher sur des conclusions qui permettront de retenir une date précise pour la tenue de ces locales. Contrairement à ceux qui considèrent que le dialogue national est terminé, le ministre de l’Intérieur précise que le dialogue est toujours en cours, même en l’absence d’une interaction avec les différents acteurs. Et, il en veut pour preuve le processus de sélection des auditeurs du fichier électoral.

L’objectif du gouvernement n’est pas de dénombrer des morts

Au sujet de l’émigration clandestine, notamment sur le nombre de victimes enregistrés par le Sénégal, Antoine Diome annonce que la clandestinité de ce phénomène ne lui permet pas de disposer de «suffisamment d’éléments» pour se prononcer. Mieux, il révèle que l’objectif du gouvernement n’est pas de dénombrer des morts, mais de trouver des solutions aux problèmes qui se posent aux Sénégalais. Et, dans ce cadre, dit-il, «le chef de l’Etat s’attèle sans relâche à travers les politiques multiformes qui sont mises en œuvre de trouver une solution par rapport à l’emploi des jeunes ; mais également et dans le cadre des actions préventives et répressives, coordonner par les différentes forces de défense et de sécurité, de veiller à ce que nos jeunes ne prennent plus le chemin des océans qui n’apporte pas de solution à ces problèmes posés», révèle l’ancien agent judiciaire de l’Etat.
Revenant sur la présence de la Guardia civile espagnole sur nos côtes, le ministre de l’Intérieur rappelle que ce n’est pas un fait nouveau, puisque cette garde civile de la gendarmerie espagnole est présente au Sénégal depuis 2006 suite à un accord entre le Sénégal et le royaume d’Espagne, à travers l’agence européenne Frontex. En plus des patrouilles conjointes tout au long de nos frontières maritimes, il fait remarquer que l’accord prévoit aussi d’autres actions. Si cet accord a été renouvelé à plusieurs reprises, ajoute Antoine Diome, c’est pour venir à bout du phénomène de l’émigration clandestine qui, dit-il, n’est pas spécifiquement lié à une question d’emploi. «C’est connu, l’homme a toujours senti le besoin de se déplacer», martèle le ministre de l’Intérieur.

70 incendies répertoriés ces cinq dernières années

Concernant la recrudescence des incendies notés dans certains marchés, le nouveau ministre de l’Intérieur se désole de constater la fréquence du phénomène. «On a dénombré dans les cinq dernières années pas moins de 70 incendies survenus dans les différents marchés établis sur le territoire national», révèle Antoine Diome qui indique que ce nombre est symptomatique du problème d’organisation qui affecte les marchés. Cependant, le gouvernement, dit-il, est en train de mettre en place un vaste programme de modernisation des marchés. Seulement, il est persuadé que ce programme ne saurait être mis en œuvre sans le respect strict des cadres règlementaires qui existent en vigueur. «Pour assurer la sécurité dans les marchés, il faut veiller à ce que des règles de bonne occupation, de délimitation des périmètres des marchés, de surveillance de tout ce qui est de nature à entrainer les incendies soit respectées pour les marchés existants. Par contre, pour les marchés à construire, il faudra veiller strictement à ce qu’il y ait des plans cadastraux, des points d’aménagement etc.», tranche le successeur de Aly Ngouille Ndiaye.

Moussa CISS

DAME DIOP SUR LA QUESTION DE L’EMPLOI ET DE L’EMIGRATION CLANDESTINE «Si l’emploi était la cause de l’émigration clandestine, on aurait eu moins de départs»

Si l’emploi des jeunes est une cause du phénomène de l’émigration clandestine, les causes réelles, selon le ministre de l’Emploi, Dame Diop, sont profondes et multiformes. Et de l’avis du ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, ces facteurs sont à chercher dans la crise sanitaire du Covid-19 qui a impacté l’économie informelle, mais aussi dans la pression sociale au sein des familles. En effet, tous deux sont d’avis que l’Etat a mis en œuvre des mécanismes pour permettre aux jeunes d’avoir un emploi après une formation qualifiante.

La question de l’émigration clandestine a été évoquée. Et contrairement à ce que beaucoup disent, le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion, Dame Diop indique que ce n’est pas lié à une mauvaise politique de l’emploi des jeunes. Même si la question de l’emploi est une cause de l’émigration irrégulière, les causes de ce phénomène, fait-il remarquer, sont beaucoup plus profondes et multiformes. Cependant, l’accent qui a été mis sur la formation professionnelle par le président de la République va permettre, à l’en croire, d’améliorer la qualification des jeunes en vue d’accéder à un emploi. «Il faut que nos jeunes comprennent qu’il est possible de rester dans le pays, d’avoir une qualification, d’exercer et de vivre de son métier», indique Dame Diop.

Le Covid-19, la pression sociale etc., les facteurs de l’émigration clandestine

Son collègue de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, de son côté, estime que l’Etat a une politique claire de sa jeunesse, avant de lier le phénomène de l’émigration irrégulière à beaucoup de facteurs conjugués. Parmi lesquels, la pandémie à Covid-19 qui a fortement impacté l’économie, notamment le secteur informel qui porte, à l’en croire, 97% de l’économie sénégalaise et 90% de ce secteur informel génère les candidats à l’émigration, qu’elle soit régulière ou irrégulière. Outre ce facteur, le ministre de la Jeunesse n’a pas manqué de déplorer le fameux eldorado vendu aux jeunes Africains ; en plus d’une pression sociale dont les jeunes font l’objet au sein des maisons et des quartiers. En plus du faux discours sur les régularisations des migrants arrivés en Europe qui, indique-t-elle, sont en train d’être rapatriés. Outre ces facteurs listés pour dédouaner la politique de l’emploi du Président Sall, Néné Fatoumata Tall a vanté les mécanismes et autres programmes mis en œuvre par le chef de l’Etat pour répondre aux attentes de cette frange jeune de la population.

M. CISS

CAMPAGNE AGRICOLE Moussa Baldé table sur 1,8 million de tonnes d’arachide pour 450 milliards francs Cfa


Le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Moussa Baldé s’est réjoui de la campagne agricole en dépit des incertitudes et inquiétudes liées à la pandémie de la Covid-19. En effet, en dépit de cette crise sanitaire, dit-il, le chef de l’Etat avait donné des instructions pour hisser la production céréalière à trois millions de tonnes contre 2,7 millions l’année dernière. A cet effet, il avait injecté 60 milliards, soit 20 milliards de plus que la campagne précédente. Ce qui a permis, révèle le ministre, d’augmenter la quantité des intrants en particulier de l’engrais de 50%. Autant d’efforts combinés avec une bonne pluviométrie et de l’engagement des producteurs qui ont abouti aux bonnes récoltes enregistrées. En termes de production, Moussa Baldé a annoncé une production de 1,8 million de tonnes d’arachide contre 1,4 million l’année dernière. Pour les céréales, sur un objectif de trois millions de tonnes, la production est passée à 3,8 millions tonnes, soit une augmentation de 38%. S’agissant du riz, la production attendue est de 1,250 million tonnes contre 1,1 million de tonne l’an dernier. Ce qui lui fait dire que la campagne de commercialisation a connu une hausse de 40 francs pour s’établir à 250 francs. « Si on valorise 1,8 million de tonne, c’est 450 milliards francs. La paille d’arachide pour une production de 1,8 million de tonne d’arachide rapporte au moins trois millions de tonnes de paille d’arachide, soit 150 milliards. Globalement, cette campagne peut générer au moins 600 milliards francs Cfa.

M. CISS

MOISE SARR SUR LA CONVENTION DE SECURITE SOCIALE ENTRE LE SENEGAL ET L’ESPAGNE : L’Espagne accorde la prise en charge de la pluralité des épouses en cas de décès de l’époux

C’est une convention en matière de sécurité sociale avec des avancées significatives, de l’avis de Moïse Sarr, secrétaire d’Etat des sénégalais de l’extérieur, que le Sénégal a signé dimanche dernier avec l’Espagne. Parmi les points de cette convention figure la prise en charge de la pluralité des épouses. En effet, même si la loi espagnole ne reconnait pas la polygamie, une concession majeure a été faite à en croire Moïse Sarr qui révèle en cas de décès d’un travailleur sénégalais, la pension de survivant pourra être répartie en parts égales à ses épouses si le défunt était polygame. Un autre point tout aussi important concerne la levée de la clause de résidence. Cette clause de résidence, selon le secrétaire d’Etat permet l’accès aux prestations à nos compatriotes qui ont décidé volontairement, après avoir travaillé en Espagne, de revenir au Sénégal sans pour autant connaitre une réduction, une modification, encore moins une suspension du fait de leur retour au Sénégal. Ils pourront, dit-il, percevoir intégralement cette pension de retraite. S’y ajoute enfin, l’égalité dans le traitement qui garantit cette égalité entre un travailleur sénégalais qui a travaillé jusqu’à sa retraite en Espagne dans les mêmes conditions qu’un travailleur espagnole qui est resté dans son propre pays. Par ailleurs, le secrétaire d'État précise que la convention, contrairement à ce qui a été dit, n'est pas relative à la prise en charge du rapatriement d’un compatriote.

M. CISS
LES ECHOS

Dans la même rubrique :