TENSION ENTRE BAMAKO ET PARIS: Le Mali demande à l’ambassadeur de France de quitter le pays



 
 
La tension est encore montée entre les dirigeants du Mali et la France. Hier, les autorités militaires maliennes ont prié l’ambassadeur de France à Bamako de quitter le pays. Les autorités de la junte qui ont convoqué Joël Meyer à la mi-journée au ministère malien des Affaires étrangères, donnent au diplomate français un ultimatum de trois jours pour quitter le territoire malien. Cette décision de Bamako fait suite aux propos tenus ces derniers jours par Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française.
 
 
 
La décision est tombée hier, prenant tout le monde de court. Les autorités militaires maliennes ont prié l’ambassadeur de France à Bamako de quitter le pays. Les autorités de la junte malienne ont convoqué l’ambassadeur de France à Bamako Joël Meyer pour lui fixer un ultimatum de trois jours pour quitter le territoire malien. Selon les informations qui circulent entre Paris et Bamako, l’ambassadeur français a été convoqué suite aux propos tenus par les ministres français Jean-Yves le Drian et Florence Parly.
Dans un communiqué publié à ce propos, le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que, ce jour, lundi 31 janvier 2022, l’Ambassadeur de France à Bamako Sem Joël Meyer a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui lui a notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures.«Cette mesure fait suite aux propos hostiles et outrageux du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères tenus récemment et à la récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes, en dépit des protestations maintes fois élevées», informe le palais Koulouba dans son communiqué.
Le même document d’ajouter que le gouvernement du Mali condamne vigoureusement et rejette ces propos qui sont contraires au développement de relations amicales entre nations.  «Le gouvernement de la République du Mali réitère sa disponibilité à maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux y compris la France, dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence, conformément aux aspirations légitimes du Peuple malien», note encore Bamako.
Rappelons que c’est le 25 janvier dernier que la ministre des Armées, Florence Parly, avait annoncé engager une «concertation approfondie» avec ses partenaires européens de Takuba, afin d’apporter une réponse à la «rupture des engagements et aux provocations de la junte malienne». Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement de transition, avait répondu à la ministre en l’invitant «à faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence». A la télévision nationale, il avait alors accusé la France «d’instrumentaliser» les organisations sous-régionales et d’entretenir des «réflexes coloniaux».
C’est dire qu’un nouvel épisode s’ouvre donc dans la tension entre les deux pays. Cependant, cette fois les choses semblent allées trop loin et le retour au normal n’est peut-être pas pour demain.
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
 
LES ECHOS

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