TANOR CHANTE LES LOUANGES DU PRESIDENT WADE: «Il n’était pas animé par un désir de vengeance et avec lui, nous avions un interlocuteur avec qui parler»



 
 
 
Abdoulaye Wade est un maître dans l’art de faire de la politique. C’est la conviction d’Ousmane Tanor Dieng, qui a reconnu les qualités d’homme politique hors-pair du tombeur de Diouf et du régime socialiste. Invité hier du Grand Jury de la Rfm, le secrétaire général du Parti socialiste, qui a aussi loué la grande générosité, la patience et l’endurance de Wade, a révélé que s’il a refusé de travailler avec lui, à l’époque, c’est juste parce qu’il voulait se forger une carapace d’opposant et sauver ce qui restait du Ps, après la défection de plusieurs ténors.
 
 
 
Abdoulaye Wade a des qualités humaines indéniables. Cela, Ousmane Tanor Dieng, le symbole de la défaite des socialistes 2002, le lui reconnaît bien. «C’est un homme qui est d’une grande générosité, il faut le reconnaître. Il savait jusqu’où ne pas aller… C’est un homme patient, endurant…», affirme-t-il. Au plan politique, le secrétaire général du Parti socialiste reconnaît également que celui qui a mis fin à 40 ans de régime socialiste après plus de 20 ans d’opposition était un as. «C'est une bête politique. Ses qualités d'homme politique lui ont permis d'atteindre ses objectifs. C'est un grand stratège. Il n'est pas quelconque. Il était redoutable», explique Ousmane Tanor Dieng. Qui ajoute que «s’opposer à Wade n’est pas facile», même s’il n’était ni revanchard, ni réfractaire à l’opposition. «Il est redoutable. Mais je reconnais qu'il  n'était pas animé par un désir de vengeance. Avec lui, nous avions un interlocuteur avec qui parler», soutient l’actuel allié de Macky Sall.
 
 
 
«Je n'avais pas refusé de travailler avec lui juste pour refuser, mais je voulais avoir une expérience d'opposant»
 
 
Poursuivant, Tanor, qui n’a jamais voulu s’associer au régime Wade, de révéler que s’il a eu une telle attitude, ce n’était pas par dédain pour le tombeur de Diouf, mais pour des objectifs personnels. «Je n'avais pas refusé de travailler avec lui juste pour refuser, mais je voulais avoir une expérience d'opposant. C'est un choix que j'avais fait et les camarades avec moi…», avoue-t-il. Tanor souligne qu’il était d’autant plus important pour lui de rester dans l’opposition, qu’en 2000, «un tiers du Bureau politique était parti, laissant le Ps dans un état de délabrement total», et qu’il fallait que le noyau dur «résiste et reste debout».
 
 
 
Mbaye THIANDOUM

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