Serigne Mountakha sur l’émigration clandestine et le folklore du mois de Safar


Serigne Mountakha Mbacké, pour sa part, a appelé les jeunes à garder la foi, car la réussite, dit-il, n’est pas forcément au bout de ces voyages risqués et périlleux.




 
 
Auparavant, Serigne Sidy Moctar Ka est aussi revenu, au nom du Khalife général des Mourides, sur l’émigration clandestine. Et, c’est pour rappeler que ces jeunes qui bravent l’océan Atlantique dans des embarcations de fortune sont certes courageux et nourrissent tous le désir de réussir, mais le désir de réussir ne doit pas prendre le dessus sur le désir de vivre. «Quelles que soient les vicissitudes de la vie, il faut toujours garder la foi, car la réussite n’est pas forcément au bout de ces voyages périlleux et risqués. Certains n’ont jamais quitté le Sénégal et ont pourtant réussi leur vie ; d’autres sont nés en Europe ou aux États-Unis et font la manche. Dieu est le maître des destins, il faut croire qu’on peut rester ici et réussir sa vie», indique Serigne Sidy. Poursuivant, il a déploré les festivités sur fond de folklore et de danse qui accompagnent le mois de Safar ; ainsi que les dépenses inutiles au point que certains arrivent à Touba les mains vides ou quémandent parfois le transport pour rallier la ville sainte. Ces pratiques, dit-il, sont à bannir. C’est le 18 Safar, indique l’émissaire du Khalife, jour d’actions de grâce, qu’il faut célébrer conformément à l’appel du fondateur du Mouridisme.
 
Le Khalife avait décidé de prendre en charge le problème des inondations, mais …
 
Le porte-parole du Khalife, Serigne Bass Abdou Khadre, est aussi revenu sur la préoccupante question des inondations dans la cité religieuse où des milliers de fidèles ont passé le Magal dans les eaux. Le Khalife, dit-il, est préoccupé par le sort des populations qui cohabitent avec les eaux. «Il avait même décidé, dès la fin de cet hivernage, de prendre en charge la question des inondations en faisant appel aux talibés pour, dans une dynamique unitaire, comme ce fut le cas lors de la construction du chemin de fer, régler définitivement ce phénomène à Touba. Mais étant donné que le nouveau régime s’est engagé à faire de cette question une priorité, il a décidé de laisser le gouvernement conduire ces travaux», rapporte Serigne Bass Abdou Khadre. Cependant, en ce qui concerne le Daara Cheikoul Khadim, le Khalife général des Mourides a appelé les talibés à s’investir pour terminer les travaux. Dans l’autre chantier qui concerne l’élargissement de la Grande mosquée de Touba avec l’implantation de parasols sur l’esplanade et la climatisation, les travaux, selon le porte-parole du Khalife, sont prévus au sortir de l’hivernage. Les plans ayant été déjà finalisés.
 
Le projet de société et le citoyen modèle enseignés par Bamba
 
Serigne Bass Abdou Khadre est par ailleurs revenu sur les péripéties de l’exil de Cheikhoul Khadim, les souffrances endurées et les innombrables bienfaits qui ont couronné cette épreuve divine. Dans ses valises également, des solutions à un projet de société et à l’éducation d’un citoyen modèle, loin des théories développées depuis la nuit des temps par les intellectuels et autres penseurs. Et, lorsque Serigne Touba a voulu nous montrer la voie, il nous a renvoyés aux enseignements du Prophète (Psl). C’est ainsi qu’il a créé le modèle du Mouridisme dont les actes sont motivés par le désintéressement, si ce n’est la rétribution divine. Car, au-delà d’être un citoyen modèle, dit-il, la dimension spirituelle occupe une place importante chez le Mouride. A l’en croire, si on se réfère aux enseignements de Serigne Touba, le développement du Sénégal serait devenu une réalité depuis longtemps.
 
Moussa CISS
 
 
 
 
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