Président de la Chambre de commerce et d’insdustrie de Koalack, l’initiateur de la Foire internationale de Kaolack (FIKA) est en train de repositionner cette partie du pays dans son rôle de jadis, c’est à dire de poumon économique du pays. Tel un bon cardiologue face à un patient à l’agonie, Serigne Mboup qui pense que « le Sénégal ne peut pas se développer sans ses régions » est entrain de remettre Kaolack et environs sur les rails du développement économique. Entretien.
Vous êtes à la 3ème édition de la Foire internationale de Kaolack qui enregistre chaque année une participation record d’exposants et un plus de visiteurs. Pourquoi la FIKA ?
Le rôle d’une chambre de commerce, c’est de promouvoir le développement économique de la région représentée. Le développement commercial d’abord, puis le développement industriel. Or, c’est un secret de polichinelle que la foire est une belle occasion de rencontre d’acteurs de développement. Elle nous permet d’organiser des foras et des forums qui sont d’intenses moments d’échanges pour le développement. Rappelons que Kaolack a organisé sa 1ère foire en 1970 . Elle fut présidée par Senghor sur le tarmac du port et avait été l’occasion pour les participants de procéder à des expositions et des échanges bénéfiques pour tous.
Donc c’est la poursuite de cette dynamique qui est à l’origine de la Fika ?
On ne peut développer le Sénégal en concentrant tout sur DaKar. La capitale du pays est déjà saturée. Et comme le recommande le Président de la République, Macky Sall, il faut nécessairement des pôles de développement régionaux pour faire avancer le pays, c’est-à-dire pour un Sénégal émergent à tous les niveaux. Comme vous avez pu le constater, la 3 ème édition de la Fika comme celles qui l’ont précédée, est une réussite. La foire a permis aux hôtels de Kaolack et alentour de faire le plein de clients. Les aubergistes affichent le sourire. Les transporteurs, les restaurateurs, les s gérants de station d’essence, les conducteurs de motos taxis sont tous entrain de se frotter les mains avec cette foire qui a multiplié leur clientèle. Kaolack est entrain de reprendre sa place de carrefour économique avec cette foire.
Vous avez choisi l’Indonésie comme parrain de cette 3ème Foire internationale de Kaolack. Pourquoi ?
Lors de la 1ère édition , on avait porté notre choix sur le Mali pour parrain. Ce pays voisin du Sénégal est connu par son marché attrayant et ses produits prisés de partout. Kaolack faut –il le rappeler, a toujours été considéré comme la capitale Sénégalaise des Maliens qui sont nos voisins directs, nos parents. A la 2eme édition, c’est le Nigéria qui a été fait parrain. C’est un pays de tradition commerciale dont un pan de la population est religieusement lié à Kaolack et le Sénégal à travers Cheikh Ibrahima Niasse. Quant à l’indonésie, qui est un pays musulman, elle fait partie des pays les plus économiquement solides de la planète. Si l’Indonésie rayonne sur la scène internationale, c’est à cause de son commerce qui sous tend son industrie. Tous les choix ont été faits par un comité installé à cette fin. On prépare une foire dont le parrain est la Gambie. Le Premier Ministre m’a assuré de sa diligence pour que le Président de la République procéde au lancement des activités de cette foire.
Serigne Mboup et le développement sont inséparables. C’est-à-dire que vous êtes plus pour des activités de développement que politiques. La raison ?
Elle est toute simple et découle de ce que les populations attendent des gens qui les représentent. La politique, c’est pour accéder au pouvoir mais une fois cette étape franchie, il faut s’atteler à des actions pour le développement. On ne pas passer tout son temps à faire de la politique sans le développement. Pour se développer, les pôles ont besoin de marché. Dans une famille, on est obligé d’aller au marché pour trouver les aliments qu’il faut pour le développement corporel et la survie. C’est comme ça pour les villes. Là où il ya des infrastructures, de la sécurité, de la santé et de l’éducation et la formation,il ya le développement. Nous n’allons pas rester à Dakar pour fuir la chaleur de Kaolack et les moustiques. Nous préférons les vivre comme tous ceux qui sont à Kaolack et avec qui nous allons réfléchir pour trouver des solutions aux problèmes de ce terroir qui regroupe des habitants du Ndiambour, du Baol, Du Cadior, du Djolof etc.
Un mot sur la politexka
La politexka n’est pas un problème pour nous. C’est une usine qu’on a voulu faire fonctionner mais pas pour un investissement à perte . Le textile au Sénégal n’a pas de marché. C’est cela qui a coulé Sotiba, l’usine de Thies et qui n’épargne aucune autre industrie du genre tant qu’un marché n’est pas trouvé pour le textile. Les tenues des forces de défense et de sécurité et des élèves pouvaient servir de marché pour le textile Sénégalais qui a besoin de mesures protectionnistes pour décoller.