Serigne Mbaye Thiam accusé d’avoir démis le directeur du Crfpe de Fatick à cause d’une contribution

Ibra Ndiaye, directeur du Centre régional de formation des personnels de l’éducation démis de ses fonctions à cause d’une contribution prenant le contre-pied d’une décision du ministre Serigne Mbaye Thiam, relative à l’interdiction aux enseignants du public d’exercer dans le privé. L’information fait le tour du pays, mais selon le Directeur de la Formation et de la Communication du ministère, le départ de Ibra Ndiaye fait suite à une procédure de sélection de plusieurs mois, après un appel à candidature auquel ce dernier n’a pas souscrit.



 
 

 
               
 
 
 
L’inspecteur Ibra Ndiaye n’est plus directeur du Crfpe de Fatick. Et il serait déchu de son poste à cause d’une contribution faite contre la volonté du ministre Serigne Mbaye Thiam d’interdire aux enseignants du public de donner des cours dans le privé. Dans son texte intitulé : «contribution au débat sur les cours donnés par les enseignants du public dans les écoles privés», Ndiaye affirme, entre autres : «On ne dirige pas un ministère aussi sensible que l'éducation par la répression. L'enseignement privé est plutôt au service des élites. Ce sont les meilleurs profs des établissements  publics qui donnent d'autres cours dans les écoles privées où les ministres envoient leurs enfants. A-t-on vraiment réfléchi à ce qu'on interdit ? Si les profs cessaient leurs cours dans les établissements privés, c'est sûr que dans les grandes villes, les résultats au Bac et au Bfem baisseraient de plus de 10% ou en tout cas très sévèrement.  Il faut évaluer l'impact d'une mesure contre un besoin social avant de la prendre. Au Sénégal, il n'y a pas de professeurs dans l'enseignement privé, sinon très peu. C'est l'Etat qui a le monopole et les moyens de former les professeurs. Et tous les professeurs formés par l'Etat sont affectés dans les établissements publics. On interdit une pratique qui est une bonne solution à  l'échec scolaire. On va la remplacer par quoi ? (…). J'assume mes propos. Je le dis en tant qu'inspecteur ayant dirigé une circonscription où aucun chef d'établissement privé n'a ni les moyens ni les compétences pour recruter, former et payer des professeurs qualifiés».
Des propos qui lui auraient coûté son poste.
 
 
Mohamed Diagne : «il fait un mauvais procès au ministre..»
 
Mais que nenni, pour Mohamed Diagne, le chargé de la communication au ministère de l’Education nationale. «Il fait un mauvais procès au ministre. Il n’a pas été destitué de son poste», martèle-t-il d’emblée. Et d’expliquer qu’il y a 14 Crfpe à travers le pays et mis en place en 2011. A leur mise en place, souligne-t-il, les directeurs étaient nommés pour une période transitoire de trois ans, qui avait pris fin d’ailleurs depuis 2014. «Après la phase transitoire, il a été décidé de faire une nouvelle sélection pour les directeurs des centres», souligne Mohamed Diagne, tout en précisant qu’un arrêté ministériel a été produit en ce sens. Ainsi, explique-t-il, «le processus a duré des mois. Les personnes intéressées ont déposé leur candidature. C’est la commission chargée de la sélection qui s’est réunie et a proposé 14 nouveaux directeurs. Et sur les 14 précédents directeurs, les 11 sont partis. Donc le ministre n’a rien à voir avec son départ, qui fait suite à une sélection après un appel à candidature et M. Ibra Ndiaye n’a pas été candidat». En outre, le patron de la communication de Serigne Mbaye Thiam affirme que ce dernier n’a jamais interdit aux professeurs du public d’enseigner dans le privé. Mais, qu’il a juste rappelé une disposition déjà existante et qui interdit à ces professeurs de donner des cours payants dans les établissements publics.
 
Mbaye THIANDOUM

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