Assane Ousseyne, le faux commandant de la brigade de gendarmerie de Keur Massar, après avoir commandé un matériel électroménager auprès d'une commerçante, a disparu. Il a été jugé, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie.
Encore un autre individu qui a usurpé la fonction de gendarme pour escroquer une commerçante. Lui, c'est Assane Ousseyne qui, pour rouler dans la farine la vendeuse en ligne Aminata Ndoye, s'est fait passer pour le commandant de la brigade de gendarmerie de Keur Massar. Assane Ousseyne, courant décembre, a appelé la commerçante au téléphone en se présentant comme un commandant de la brigade de gendarmerie de Keur Massar. Ainsi, il a commandé trois postes téléviseurs, trois réfrigérateurs et un micro-onde. L'escroc a demandé que les postes téléviseurs soient livrés chez lui à Guédiawaye et le reste de la commande à la brigade de gendarmerie de Keur Massar où la facture devait être réglée. Mais, dès que le livreur a mis à sa disposition les postes téléviseurs, il a organisé son injoignabilité.
Avisée, la commerçante contacte directement le vrai commandant de la brigade de Keur Massar qui lui fait savoir qu'elle a été dupée par Assane Ousseyne. Elle dépose une plainte contre lui. Ce prévenu a été interpellé grâce à une réquisition de la Sonatel.
Assane Ousseyne se défausse sur quelqu‘un d’autre
Placé sous mandat de dépôt, il a été jugé hier, jeudi 30 janvier 2025, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie et usurpation de fonction. Assane Ousseyne a déclaré qu'il est une victime dans cette affaire. D'après ses aveux, il s'était rendu chez son ami Pape Mactar à Guédiawaye le jour des faits. C'est sur ces entrefaites que celui-ci lui a emprunté son téléphone portable pour passer un appel. "Quelques minutes plus tard, il m'a demandé de l'accompagner récupérer des postes téléviseurs. Je pensais que c’était des téléviseurs que son papa lui a envoyés d'Italie. C'est pourquoi je suis parti avec lui récupérer les téléviseurs auprès du livreur", a-t-il expliqué. À la question de savoir la raison pour laquelle il est resté injoignable après réception des postes téléviseurs, Assane Ousseyne dit au juge : "à ce moment, la partie civile m'a déjà appelé m'accusant d'avoir passé une commande à partir de mon numéro de téléphone en se faisant passer pour le commandant de la brigade de Keur Massar. Dominé par la peur, j'ai éteint mon téléphone portable, car je suis totalement étranger aux faits".
A propos de la photo d'un individu en tenue de gendarme sur son profil WhatsApp, il rétorque au procureur : "c'est mon grand-père maternel. Il était colonel. Mon papa est aussi gendarme. Je n'ose pas me faire passer pour un pandore pour escroquer d'honnêtes citoyens".
La victime déballe
La plaignante Aminata, interrogée, a confié que le mis en cause lui a mis la pression pour la livraison sous prétexte qu'il avait un rendez-vous à l'Assemblée nationale. Il lui avait ainsi demandé de mettre à la disposition de son chauffeur les postes téléviseurs une fois à Guédiawaye. La commerçante, qui a évalué son préjudice à 410.000 F Cfa, a révélé : "quand le livreur Lamine Sonko s'est rendu à Guédiawaye, c'est lui qui s'est présenté pour réceptionner les postes téléviseurs en se faisant passer pour le chauffeur. Lamine a ensuite rejoint la brigade de la gendarmerie de Keur Massar pour livrer le reste de la commande. Mais, il était injoignable. J'ai finalement demandé à Lamine de confier la marchandise à un collègue qui tient un commerce à proximité de la brigade".
Le livreur, Lamine Sonko, entendu en qualité de témoin, a soutenu qu'il était au téléphone avec une autre personne. Une fois au lieu du rendez-vous à Guédiawaye, son interlocuteur est venu avec le prévenu et un autre gars récupérer les postes téléviseurs. Le procureur a requis 1 an de prison ferme contre le mis en cause. Malgré le fait que les avocats de la défense ont plaidé sa relaxe, le tribunal a condamné Assane Ousseyne à 6 mois de prison ferme pour escroquerie après l'avoir relaxé du délit d'usurpation de fonction. Il est contraint à payer à sa victime la somme de 410.000 F Cfa de dommages et intérêts.
Fatou D. DIONE