10 ans de réclusion criminelle, c'est la peine que le représentant du procureur a requise hier contre le mécanicien de 28 ans résidant aux Hlm Montagne, Abdoulaye Ndiaye. C'est pour des faits d'association de malfaiteurs, tentative de meurtre, tentative de vol la nuit avec effraction et vol avec effraction qu'il a été traduit hier devant la chambre criminelle de Dakar. Il sera fixé sur son sort le 16 février prochain.
Mécanicien de son état, Abdoulaye Ndiaye se trouve dans de sales draps. Car, il risque 10 ans de réclusion criminelle si toutefois le juge de la chambre criminelle de Dakar, devant qui il a comparu hier, suit le parquet dans ses réquisitions. Marié à une épouse, cet accusé s'était uniquement levé pour cambrioler le magasin de Kosso Mbacké à la rue Tolbiac en ville, dans la nuit du 2 au 3 mai 2019. Après avoir quitté son quartier des Hlm Montagne à bord d'un taxi, il s'est rendu en ville pour commettre son forfait muni d’un sac contenant une cisaille. Cependant, une fois sur place, sa présence suspecte a été remarquée par le vigilePape Lassou Faye qui officiait là-bas parmi tant d'autres gardiens. C'est là qu'il l'a suivi et s'est tapi dans l'ombre pour ne pas se faire repérer. C'est ainsi que le gardien l'a vu en train de défoncer avec sa cisaille la porte du magasin de Kosso Mbacké. Et lorsqu'il l'a sommé d'arrêter, Abdoulaye Ndiaye a brandi une arme à feu et a tiré un coup de sommation.
N'étant pas prêt à céder, le vigile est retourné sur ses pas pour aller chercher une machette. Par ailleurs, comme les tirs en l'air ont été entendus par les autres vigiles qui se trouvaient aux alentours, ils ont rappliqué sur les lieux pour aller à la rescousse de leur collègue Pape Lassou Faye. Au même moment, un agent qui se rendait au commissariat central a aussi entendu les tirs. Quand il est allé pour s'enquérir de la situation, il a trouvé que l'accusé Abdoulaye Ndiaye a été maîtrisé puis ligoté et sera transporté au commissariat à bord d'un taxi avec son sac contenant la cisaille. Une enquête ouverte, les constatations des agents ont révélé que le pistolet qui a été saisi par-devers l'accusé a été utilisée pour tirer.
En plus de cela, il y avait toujours une charge dans le revolver. Aussi, il s'y ajoute que des douilles ont été ramassées par les enquêteurs sur le lieu du forfait. Soumis à un interrogatoire à la police, Abdoulaye Ndiaye révélait que lui ainsi que d'autres acolytes ont eu à cambrioler de nombreuses boutiques à Dakar. D'après lui toujours, il a eu à perpétrer d'autres vols au préjudice d'autres personnes qui se trouvaient à bord d'une moto et d'un taxi. Pour tirer ça au clair, tous ceux qu'il a cités ont été à leur tour appréhendés et placés en détention provisoire malgré leurs contestations. Hélas, les investigations ont prouvé que parmi ces personnes qu'il a citées et qui sont mises en cause, l'une d'elle ne pouvait pas être sur le lieu de la commission des faits car il se trouvait en ce moment-là dans les liens de la détention. Toutes ces personnes qui ont été installées dans la cause ont finalement bénéficié d'un non-lieu.
Pour ce qui est d'Abdoulaye Ndiaye, il a été renvoyé hierdevant la chambre criminelle de Dakar 3 ans après les faits pour association de malfaiteurs tentative de meurtre, tentative de vol la nuit avec effraction et vol avec effraction. Mais, il n'a reconnu que le vol qui a été commis dans le magasin de Kosso Mbacké à la rue Tolbiac. «Je reconnais le vol. C’était une nuit vers 5 heures du matin. On m’a trouvé devant une boutique qui se trouve à la rue Tolbiac. Je voulais défoncer la porte. J’ai agi seul. Le gardien m’a surpris et a tiré à l’air. Les voisins sont venus et ont exercé des violences sur moi jusqu’à 6 heures du matin. Ils m’ont ensuite livré aux policiers qui étaient sur la route. Ces derniers m’ont à leur tour conduit au commissariat central. Une fois à la police, le gardien a amené un revolver pour dire qu’il m’appartenait alors que je ne détenais aucune arme. Je n’ai commis aucun autre vol auparavant. Ce sont les éléments enquêteurs qui ont corsé mon procès-verbal», a-t-il narré.
S'agissant de ses acolytes, il les a disculpés à la barre comme il l'avait fait devant le magistrat instructeur. «J'ai cité toutes ces personnes sous le coup de la torture que les agents exerçaient sur moi. Ils m’ont frappé pour que je leur donne des noms. Et pour mettre fin à la violence atroce que je subissais, j’ai cité ces personnes qui ne sont en rien liées à cette affaire». Ayant requis qu'il soit acquitté pour les autres chefs d'inculpation, le représentant du parquet a sollicité qu'il soit condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour tentative de vol avec effraction et port d'arme sans autorisation administrative. Ce, après la requalification du dernier chef en usage d'arme. Quémandant ainsi la clémence de la chambre, l'avocat de la défense qui a aussi demandé une application bienveillante de la loi pénale contre l'accusé, a rejeté toutes les incriminations qui sont imputées à son client excepté le vol que ce dernier a reconnu.«Tout ce qui tourne au tour de l'arme, ce ne sont que des déclarations. Est-ce qu'on a fait un examen balistique qui prouve l'existence de cette arme? Ce qui me fait douter de son existence parce qu'il n'y a aucun document scientifique le prouvant», a martelé le conseil. Délibéré le 16 février prochain.
Fatou D. DIONE