
Des excuses publiques, c'est ce qu'exige le ministère de la Justice de Alioune Tine. Ce dernier avait déclaré lors d'une sortie que deux enfants âgés respectivement de 10 mois et 2 ans, ont été placés sous mandat de dépôt pour contraindre leur père, responsable de Pastef à se rendre.
Alioune Tine doit présenter des excuses publiques. C'est du moins l'avis du ministère de la Justice. C'est à travers un communiqué paru avant-hier samedi que le ministère a exigé cela de la part du concerné, le sieur Tine. "Si Alioune Tine est de bonne foi, et qu’il est vrai qu’il parle pour l’intérêt général et sans parti pris, il doit reconnaître son erreur et présenter des excuses publiques. Le cas contraire serait dommage pour ce qu'il représente", a indiqué le ministère. En effet, dans une publication sur ses réseaux sociaux le 28 septembre 2023, Alioune Tine avait déclaré que 2 bébés en l'occurrence A. Coly et C. A. Coly, âgés respectivement de 10 mois et 2 ans, ont été placés sous mandat de dépôt pour contraindre Ousmane Fall, responsable de Pastef Colobane et Atab Bodian, à se rendre. Ces allégations qui ne "reflètent pas la réalité", selon le ministère de la Justice, sont fausses et témoignent d'une méprise totale des faits.
À cet effet, les services de Ismaïla Madior Fall expliquent que les membres de la famille Bodian, à savoir Atab Bodian, Moussa Bodian, Ada Fatou Seck Bodian, Omar Diédhiou, Khady Diémé, Aramata Djiba (mère de Cheikh Atab Coly et Awa Coly), respectivement père, fils, fille, neveux et belles filles d’Atab Bodian, sont poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, provocation directe à un attroupement armée, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, fabrication et détention d’arme sans autorisation administrative préalable. Par ailleurs,, indique le ministère, Ousmane Fall, responsable Pastef Colobane, professeur au lycée Delafosse, est également recherché et poursuivi pour les mêmes faits par le juge d’instruction en charge du deuxième cabinet et d’ailleurs un mandat d’arrêt a été requis à son encontre. Mais, concernant ces enfants, le ministre soutient que C.A. Coly (2 ans) et A. Coly (10 mois), enfants d’Aramata Djiba, n’ont été ni arrêtés, ni poursuivis, encore moins placés sous mandat de dépôt, car cela est juridiquement et radicalement impossible pour la bonne et simple raison que dans la législation sénégalaise, les mineurs de moins de treize (13 ans) sont pénalement irresponsables et ne peuvent pas faire l’objet d’un placement sous mandat de dépôt (article 565 et suivants du Code de procédure pénale). Donc précise-t-il, ils sont juste à un âge qui les oblige à être en compagnie de leurs parents, si telle est leur volonté. Un bébé de 10 mois doit évidemment être avec sa mère, sauf si elle souhaite le confier à des proches ou à l'assistance sociale de l'administration pénitentiaire, a confié le ministère qui rappelle que les quartiers femmes des prisons comptent souvent des enfants qui y sont avec leurs mères ; de ce fait qu'il n’y a aucune violation des droits fondamentaux de l’homme.
Alioune Tine présente ses excuses
Dos au mur, le président de Afrikajom center a fini par s'excuser. «Monsieur le ministre, après vérification, je reconnais que je me suis trompé et je présente toutes mes excuses», a-t-il écrit. Acte de grandeur de part et d’autre.
Fatou D. DIONE