SUBVENTIONS DES PRODUITS, RENONCIATIONS AUX DROITS DE TAXES… : Toute une gymnastique économique pour maitriser l’inflation



 
 
En restituant les travaux des différentes commissions chargées de réfléchir sur la baisse des prix et services de consommation, le ministre du Commerce Abdou Karim Fofana est revenu sur la gymnastique économique déployée par l’Etat pour alléger la souffrance des ménages face à la flambée généralisée des prix. 
 
 
 
Après le lancement des concertations et l’installation, dans la foulée, de 19 commissions qui ont travaillé pendant trois semaines pour trouver des solutions visant à alléger la souffrance des populations face à la flambée des prix, le Conseil national de la consommation s’est encore réuni hier au palais de la République sous la présidence du chef de l’Etat pour procéder à la validation des propositions de baisse des prix des produits et services de consommation. Auparavant, le ministre du Commerce, Abdou Karim Fofana, a procédé à la restitution des différentes propositions issues des travaux de commissions. S’agissant du riz, le ministre rappelle que l’Etat a déjà consenti beaucoup d’efforts en termes de suspension des droits de douane et de la Tva sur le riz, soit 24,7 milliards. Par cette démarche, le kg de riz brisé indien utilisé par la majorité des Sénégalais coûte, dit-il, 350 francs au lieu de 375 francs. Mieux, dans le cadre des concertations, l’Etat a encore décidé d’allonger l’enveloppe de la subvention de 25 milliards supplémentaires. Ce qui va permettre une nouvelle baisse de 25 francs sur le kg de riz qui passe désormais à 325 francs. Pour l’huile de palme, l’Etat a réduit la taxe d’assise à l’importation qui passe de 10 à 5%. De plus, les forfaits payés à la douane ont été considérablement revus à la baisse. Ainsi, le conteneur de l’huile importée de l’espace Cedeao qui jadis était facturé 11 millions par la douane est aujourd’hui facturé à seulement deux millions. Ce qui correspond à une subvention annuelle de plus de 15 milliards. En d’autres termes, l’Etat supporte 100 francs sur le litre d’huile. S’y ajoute la suppression des droits d’assise sur les corps gras. Ces baisses vont coûter 800 millions, soit 5,3 milliards à fin décembre 2023. La même démarche a été observée pour le sucre avec notamment le gel des importations pour une durée de huit mois afin de permettre au producteur local d’écouler son stock. Les valeurs de référence imposées par la douane sur le sucre importé ont connu une baisse de 500 euros la tonne pour le sucre communautaire et 400 euros la tonne pour le sucre extra communautaire. La taxe conjoncturelle à l’importation a été aussi supprimée, soit une compensation de 5,5 milliards supportée par l’Etat. En d’autres termes, l’Etat supporte 65 francs sur le kilo de sucre de 600 francs. L’Etat prévoit de baisser la Tva de 4,71 à 1% pour davantage baisser le prix du sucre. Ce qui permettra de grappiller 25 francs supplémentaires pour fixer le kilo de sucre à 575 francs.
 
Subvention des intrants des produits horticoles
 
Concernant les produits horticoles, les mesures de soutien portent sur la subvention de l’engrais et le gel des importations d’oignon, de pomme de terre et de carotte sur une période de dix mois. Les subventions de ces différents produits ont coûté à l’Etat pour la pomme de terre 2,5 milliards, 1,3 milliard pour l’oignon et 800 millions pour la carotte. Avec cette subvention des produits horticoles, la nouvelle structuration des prix préconisée devrait déboucher sur une baisse de 100 francs pour l’oignon et la carotte et de 200 francs pour la pomme de terre. L’Etat a aussi supprimé les droits de douane relatifs aux aliments de bétail et de la volaille pour une baisse des prix de la viande. L’Etat a renoncé aux droits de douane à hauteur de 2,9 milliards pour la farine de blé destinée à l’aliment de bétail et de 5,8 milliards pour le maïs. En plus des mesures d’interdiction de la viande de volaille. C’est pourquoi l’aliment de bétail devra passer de 12.000 francs à 10.000 francs et l’aliment volaille de 20.000 francs à 18.000 francs. Le prix du poulet devrait passer de 3500 francs à 3000 francs, le kilo de la viande de bœuf va connaitre une baisse de 400 francs (de 4000 francs à 3600 francs) et celui de la viande de mouton de 200 francs pour s’établir à 2500 francs. Pour le pain, le ministre déclare aussi que l’Etat a consenti beaucoup d’efforts en renonçant aux droits de douane à hauteur de 13 milliards en 2022, la suppression de la Tva sur la farine de blé a atteint 25 milliards et les mesures de compensation financière ont atteint 43 milliards au deuxième trimestre et vont atteindre plus de 65 milliards au troisième trimestre. Pour toutes ces raisons, le prix du pain est maintenu à 175 francs alors qu’il devrait coûter 210 francs. S’agissant du lait, l’Etat va renoncer jusqu’en 2023 à 5 milliards pour permettre la baisse du prix du lait notamment le lait matière grasse végétale qui devrait passer de 3000 francs le kg à 2750 francs le kilo. Concernant la commission fer à béton, après une baisse considérable de la valeur référentielle en douane, le fer diamètre 6 va baisser de 60.000 francs et va passer de 680.000 à 620.000 francs et le fer diamètre de 8 à 32, une baisse de 100.000 francs et une baisse de 50.000 pour les autres diamètres ...
 
M. CISS
 
 
 
 
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