En tournée depuis plusieurs jours dans les universités publiques du Sénégal, le bureau national du Rassemblement des vacataires des universités publiques du Sénégal a annoncé une grande mobilisation pour le 3 août prochain à Dakar. L’occasion sera saisie par ces enseignants pour renouveler leurs revendications.
C’est depuis l’Université Assane Seck de Ziguinchor que le chargé de la revendication du bureau national du Rassemblement des vacataires des universités publiques du Sénégal a annoncé le grand rassemblement qui se tiendra le 3 août prochain. Ces enseignants vacataires veulent, ce jour-là, se faire entendre par les nouvelles autorités. Mouhamadou Makhtar Diop, enseignant vacataire à l’Ucad, renseigne que cette rencontre populaire servira de tribune pour exposer leurs problèmes qui se résument au manque de statut du vacataire, sa reconnaissance institutionnelle et surtout le paiement à temps de son dû. «Pour le samedi 3 août à Dakar, une grande assemblée générale sera tenue pour une démonstration de force. Nous avons sensibilisé tous les collègues des universités que nous avons visitées. L’objectif, c’est montrer aux nouvelles autorités que nous en avons marre de cette situation injuste», précise l’enseignant vacataire.
A l’en croire, cette vacation telle qu’elle fonctionne est une injustice monumentale. «Depuis 40 ans, il y a des gens qui donnent tout et qui font tout pour l’université, mais ne sont pas bien traités. Il y a des lenteurs dans les procédures de paiement. A titre d'exemple, le semestre pour l’année universitaire 2022-2023 n’est toujours pas payé. Il y a également la question du statut qui n’existe pas, car le corps des vacataires n’est régi par aucun statut qui assure une sécurité pour les membres de ce corps. Ils assistent à des soutenances de Licence, Master et parfois de Doctorat, donnent des cours sans être payés», dit-il avant d’ajouter : «en 10 ans, il y a eu un recrutement de 400 postes alors que le nombre d’étudiants va crescendo. Les 1500 postes concernent un recrutement coup de poing et d’urgence pour l’année 2024-2025. C’est ce qui est retenu à l'issue du séminaire», lance le professeur qui s’attend à des réformes profondes pour la reconnaissance de leur corps.
Toutefois, il invite le régime de Diomaye à corriger cette situation, car ils représentent les 2/3 du corps enseignant des universités publiques du Sénégal. «Les nouvelles autorités, qui prônent la rupture, doivent corriger cette injustice. Vous ne pouvez pas avoir plus de 70% du corps enseignant dans l’enseignement et que ces gens ne soient pas bien traités. Ils n’ont pas de statut, ils n’ont pas de reconnaissance institutionnelle, ils ne sont pas payés à temps, ils font des publications, ils dispensent des cours, ils participent aux surveillances des examens et ils s’investissent beaucoup sans rémunération. C’est pourquoi nous exigeons un statut qui régit ce corps et qu’il soit encadré. Au moins qu’il y ait un contrat qui lie le vacataire avec son université d’intervention. Les autorités affichent leur accord pour le statut, mais on exige qu’il soit discuté. Nous avons proposé que cette commission mise en place qui va réunir recteurs, chefs de département et ou Ufr, autorités ministérielles, intègre nos réflexions», conclut-il.
Baye Modou SARR