Le diplomatiquement incorrect commis au Sénégal par les chefs d’État ivoirien et mauritanien, lors de l’investiture du Président Macky Sall, risque faire des dégâts collatéraux. Déjà dénoncé par la presse et par les citoyens du web, l’opposition vient de se saisir de ce qu’il convient d’appeler une «bourde sous-régionale».
Le Président ivoirien Alassane Dramane Ouattara et son homologue mauritanien Abdel Aziz vont devoir expliquer quelle mouche les a piqués pour qu’ils s’immiscent de la manière la plus flagrante dans le fonctionnement de notre pays, notamment en soutenant un candidat de manière ouvete. C’est en tout cas ce qu’attend d’eux le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr), à travers sa conférence des leaders. En effet, par une lettre ouverte aux Présidents Alassane Ouattara et Abdel Aziz, la Conférence des leaders du Fpdr marque son indignation face à la «prise de position» des deux chefs d’État africains. Exprimant leur surprise et sa consternation à l’endroit des deux chefs d’État, Bamba Ndiaye et Cie lâchent : «pour beaucoup moins, l’ambassade du Sénégal à Abidjan avait été envahie par des jeunes militants».
Après avoir fustigé cette «ingérence inadmissible et une pression scandaleuse», le Front de l’opposition a rappelé aux deux chefs d’Etat que le Sénégal avait pris ses distances quand, en un moment donné de l’histoire, leurs pays respectifs étaient dans la même situation. «Quand vos deux pays avaient été confrontés à des situations comparables, le Sénégal avait adopté une démarche fraternelle visant à encourager le dialogue et le consensus entre les acteurs politiques. Aujourd’hui, vous choisissez un camp, celui du coup d’Etat électoral de Macky Sall», accusent les leaders du Fpdr, précisant à l’endroit de leurs deux interlocuteurs que le fait que leur soutien public ait été ou non sollicité avec insistance est de peu d’importance. «Les liens de fraternité et de solidarité entre nos peuples devraient en effet se situer au-dessus de toute autre considération», estiment-ils.
Pour finir, la conférence des leaders invitent les deux chefs d’État à la retenue la prochaine fois. «Nous souhaitons qu’à l’avenir, à défaut de pouvoir contribuer à éloigner les menaces que la volonté hégémonique de Macky Sall fait peser sur notre pays, vous évitiez de mettre de l’huile sur le feu et de compromettre les excellentes relations que l’histoire et la géographie ont tissées entre nos peuples frères», sermonne le Fpdr.
Sidy Djimby NDAO