48h heures après l’entretien du Président Diomaye Faye, l’Apr a animé hier un point de presse pour livrer son appréciation des 100 premiers jours, mais également apporter des éléments de clarification relativement à quelques contrevérités relevées çà et là lors de sa rencontre avec la presse nationale. Ainsi, tour à tour, l’ex parti au pouvoir est revenu sur plusieurs questions abordées par le chef de l’Etat lors de son entretien : des fonds politiques aux questions du prix de l’eau fixé par arrêté interministériel et non par décret, en passant par la justice, les stocks de sécurité ou encore l’anéantissement annoncé de contrats régulièrement signés avec des partenaires, l’Apr dénonce les manquements du président de la République. Les camarades de Macky Sall appellent déjà à la mobilisation, invitant l’opposition à construire une alternative et préparer les prochaines élections législatives.
L’appréciation des 100 jours de Diomaye Faye à la tête de l’Etat est alarmante : «absence de cap, absence d’orientations sur les politiques publiques, inexistence du Projet, reniements en cascade, dénigrements, menaces, inquisitions et perquisitions fiscales, pertes d’emplois…», lâche Seydou Guèye. Selon qui, le seul bémol observé, c’est la poursuite de nos grandes réalisations : ‘’poursuite du Pse, mise en exploitation de Sangomar pour le pétrole, mise en service du BRT, reprise de l’opération mensuelle de nettoiement etc’’.
Pour les partisans de Macky Sall, ce furent 100 jours d’incompétence, de bavardages, de reniements, de tâtonnements et de confusions de rôle».
Seydou Guèye de renchérir : «les Sénégalais ont eu droit à 100 jours sans vision, 100 jours sans projet, 100 jours sans baisse significative du prix des denrées de première nécessité, 100 jours de conspiration contre la magistrature, 100 jours de harcèlement de la presse et des entreprises du secteur privé.»
Revenant sur l’interview de Bassirou Diomaye Faye, l’Apr estime qu’elle révèle une absence préoccupante de maîtrise à minima du Budget et ses règles d’exécution».
Sur les fonds politiques, l’Apr parle d’ignorance du Président BDF qui a affirmé n’avoir trouvé aucun fonds politique en arrivant au pouvoir. «Ce qui est convenu d’appeler ‘’fonds politiques’’ de la présidence de la République sont des fonds votés à l’Assemblée nationale dans les rubriques et montants ci-après dans la LFI 2024 : les Fonds de solidarité africaine (2.156.296.000 F Cfa) ; les Fonds spéciaux de la Présidence de la République (3,5 milliards F Cfa) ; les Fonds d'intervention sociale de la Présidence de la République (2,3 milliards F Cfa), soit au total, 7.956.296.000F», détaillent les opposants.
La vérité sur les fonds politiques
Poursuivant, ils assurent que ces fonds sont votés depuis plusieurs décennies sans subir une quelconque variation ni à la hausse ni à la baisse, disant à qui veut les entendre qu’aucun des présidents Léopold Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky n’a eu le manque de pudeur et l’inélégance de mettre cette question d’ordre stratégique sur la place publique. «Ces fonds font l’objet d’un rapport trimestriel communiqué à la représentation nationale. Il ne s’agit pas d’argent frais logé dans les placards de la présidence de la République. Un examen attentif du rapport d’exécution du budget au premier trimestre 2024 permet de se rendre compte que le budget 2024 n’a été utilisé qu’à concurrence de 24,3%. D’ailleurs, le Président Diomaye le reconnaît en affirmant avoir utilisé ces fonds pour soutenir des personnes malades qui avaient besoin d’assistance. Où aurait-il pu trouver cet argent si ce n’est la mise en œuvre desdits fonds ?»
Les approvisionnements
Sur les stocks de sécurité, l’Apr jure que le Président Diomaye a trouvé un pays bien approvisionné avec une réserve sécuritaire ayant permis au pays de fonctionner naturellement. Seydou Guèye de déclarer que l’affabulation sur le chargement du navire pétrolier relève de l’hérésie. «Il apprendra que les déchargements de nos commandes pétrolières ont toujours été effectués au rythme des acomptes versés par l’Etat à ses fournisseurs, ce qui a permis au Sénégal depuis plus d’une décennie de rompre avec les délestages», enseignent les anciens tenants du pouvoir au Sénégal.
L’eau
Sur la question du prix de l’eau fixé par arrêté interministériel et non par décret, ils soulignent que «l’Etat du Sénégal a conclu avec Sen’Eau, société dans laquelle il est avec les employés sénégalais l’actionnaire majoritaire, une convention exigeant de l’Etat la garantie de l’équilibre financier et des évaluations périodiques du prix de l’eau». Ainsi pour eux, «il ne s’agit ni plus ni moins que du respect d’un engagement contractuel de l’Etat du Sénégal».
Sur l’anéantissement annoncé de contrats régulièrement signés avec des partenaires et les initiatives de renégociation au forceps des contrats, notamment dans le domaine de la santé, de l’eau et des industries extractives, l’Apr alerte que «le Président Diomaye prend le risque d’exposer le pays à des poursuites judiciaires et des condamnations pour rupture brutale sans aucun fondement si ce n’est la volonté du prince, de conventions régulièrement signées.» Selon l’Apr, ‘’ces agissements enfantins sont aux antipodes des principes de continuité de l’Etat, de promotion et de protection des investissements souscrits par l’Etat à travers plusieurs instruments juridiques internationaux».
L’Assemblée nationale
En ce qui concerne le bon fonctionnement des institutions, l’Alliance pour la République estime qu’il est inadmissible que celui-là même qui en est le garant constitutionnel cautionne le comportement irresponsable de son Premier ministre vis à vis de l’assemblée nationale. «Contrairement aux affirmations du Président Diomaye, la rencontre entre le Président de la République et le Président de l’Assemblée Nationale a été à l’initiative de l’Assemblée nationale.
Pour conclure, l’Apr estime que le temps est à la mobilisation du Parti et des alliés, ainsi que de toutes les forces républicaines pour construire l’alternative dans l’intérêt des populations et préparer dans les meilleures conditions les prochaines échéances électorales.»
Sidy Djimby NDAO