SORTIE DE WADE CONTRE LES AVOCATS ET AFFAIRE KHALIFA SALL: Le bâtonnier envoie Me Wade en conseil de discipline et plaide le respect des droits du maire de Dakar

Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats était hier l’invité de Grand Jury de la Rfm. Intervenant sur la sortie musclée de Me Wade contre les avocats de l’Etat, Me Mbaye Guèye, qui ne comprend pas cette attaque contre des collègues, annonce la traduction de l’ancien chef de l’Etat (2000-2012) devant le tribunal des pairs en novembre prochain. Sur l’affaire Khalifa Sall, le Bâtonnier demande le respect des droits du maire de Dakar. Mieux, il évoque la jurisprudence Barthélemy Dias, pour qui le procureur a été obligé de demander la levée de son immunité parlementaire pour qu’il soit jugé, alors que, comme dans l’affaire Khalifa Sall, les faits étaient antérieurs à son statut de député.



  Me Abdoulaye Wade devant le Conseil de discipline des avocats à la prochaine rentrée ! L’annonce est du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, qui n’approuve pas du tout la sortie de l’ancien président de la République contre les avocats de l’Etat dans l’affaire Karim Wade. «Aucun avocat n’a le droit de s’attaquer de la sorte à un autre avocat. Cette sortie m’a d’ailleurs surpris, surtout venant d’un bâtonnier d’honneur. Il ne doit pas tenir de tels propos», souligne Me Guèye. Et ce dernier d’envoyer l’avocat ancien chef d’Etat au tribunal des pairs. «Me Wade sera traduit devant le conseil de discipline à la rentrée, au mois de novembre». Relativement à cette affaire, le bâtonnier s’aligne totalement sur la position de ses collègues. «Le client, en l’espèce l’État, a l’obligation de respecter ses engagements, quelle que soit l’issue du procès», dit-il.
Jurisprudence Barthélemy Dias pour Khalifa Sall
L’Etat doit respecter les droits de Khalifa Sall. C’est l’appel du bâtonnier de l’Ordre des avocats. «Nous devons tous veiller à ce que les droits de M. Sall soient respectés», a déclaré Me Mbaye Guèye. Ce dernier de préciser que Khalifa Sall est un député et qu’on doit tenir compte de ce statut de représentant du peuple. Mieux, Me Guèye fait le parallèle entre les dossiers Khalifa Sall et Barthélemy Dias et pense qu’on devrait tenir compte de la jurisprudence Dias. Alors que dans l’affaire Khalifa Sall, on fait souvent état de l’antériorité des faits par rapport à son statut de député, le bâtonnier note que dans le dossier Dias, les faits étaient aussi antérieurs, mais le maître des poursuites a été obligé de demander la levée de son immunité pour qu’il puisse être jugé. «Le procureur a demandé la levée de son immunité parlementaire avant qu’il ne soit jugé. Pourtant, c’est des faits intervenus avant qu’il ne soit député. Nous devons méditer ces cas de jurisprudence et essayer d’appliquer le droit», fait remarquer Me Guèye.
Me Guèye prend le contrepied des professeurs Guèye et Nzouankeu sur le 3ème mandat
Sur la polémique concernant la possibilité d’un 3ème mandat pour Macky Sall, Me Mbaye Guèye ne partage pas les avis des Professeurs Babacar Guèye et Nzouankeu. «Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Aucune personne ne peut au Sénégal faire plus de deux mandats. Les choses sont trop claires, elles n’appellent aucune interprétation», assène-t-il. Et de poursuivre en parlant de l’interprétation faite de l’article 27 par les professeurs Guèye et Nzouankeu. «On a essayé peut-être de dire que le premier mandat est de sept ans, mais ne peut être inclus dans le décompte des deux mandats de cinq ans. Pour moi : c’est une mauvaise approche des choses. La première phrase et la seconde règlent deux choses différentes. La première règle la durée, la seconde règle le nombre. Elle dit que de toutes façons, personne ne peut faire plus de deux mandats», soutient-il.
Mbaye THIANDOUM

Dans la même rubrique :