10 ans de réclusion criminelle, c'est ce que le tailleur Ndiaga Diome encourt devant la chambre criminelle de Dakar où il a été jugé hier. Cet accusé a, au cours d'une altercation, mortellement poignardé son oncle, Abdoulaye Sène,qui avait tout simplement fumé du chanvre indien dans leur chambre commune.
Un drame familial est survenu le 15 avril 2018 au quartier de Biscuiterie. C'est une rude bagarre qui a opposé Ndiaga Diome et Abdoulaye Sèneet qui s'est soldée par la mort de ce dernier. Abdoulaye Sène, décrit comme un homme belliqueux, a eu par le passé à poignarder son neveu au cours d'une bataille. Cependant, ils ont encore récidivé, en se battant jusqu'à ce que l'irréparable se produise. Ce jour-là, alors qu'il revenait juste d'un baptême et trouvant la chambre qui empestait l’odeur de chanvre indien,Ndiaga Diome a fait une injonction à Abdoulaye Sène de ne plus griller des joints de yamba dans cette chambre qu'ils partageaient. Hélas, comme cereproche ne lui plaisait pas, Abdoulaye Sèneest entré dans une colère noire et s'est mis à injurier copieusement son neveu de mère. Et comme l'oncle est habitué à dégainer un couteau à chaque fois qu'il se bagarre, Ndiaga Diome est allé s'armer, saisissant un couteau qu'il a caché sous son jean après avoir enlevé les habits traditionnels qu'il portait en revenant dudit baptême. Quand ils ont fini par avoir un accrochage, Ndiaga Diome a brandi l'arme avant de lui administrer de nombreux coups de couteau à différents endroits du corps. Malheureusement, Abdoulaye Sène a succombé à ses blessures lorsqu'il a été transporté à l'hôpital.
Inculpé pour assassinat, le tailleur Ndiaga Diome a été jugé hier devant la chambre criminelle de Dakar après plus de 3 ans en détention préventive. Soulignant à la barre qu'il n'était pas en bons termes avec son défunt oncle, cet accusé a soutenu avoir été insulté et attaqué par Abdoulaye Sène après cette injonction qu'il lui a faite. Et même s'il révèle qu'il n'a pas été animé par un esprit de vengeance, il a confié au juge qu'il ignorait le nombre de coups qu'il lui a infligés puisqu'il lui a asséné cela à l'aveuglette. Par ailleurs, le procureur qui a requis 10 ans de réclusion criminelle contre lui a relevé que les coups que la victime a reçus sont volontaires. D'après lui toujours, il y a une préméditation qui ne laisse aucun doute étant donné que celle-ci est une circonstance aggravante de l'homicide. Avocat de la défense, Me Ameth Sall a demandé la disqualification de l'assassinat en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et une application bienveillante de la loi. Délibéré au 19 avril prochain.
Fatou D. DIONE