SOMMET EXTRAORDINAIRE CRISE MALIENNE: La Cedeao exige la démission de 31 députés, des législatives partielles et invite le M5 à participer au gouvernement d'union nationale



 
 
 
Comme annoncé par le président nigérien Mouhamadou Issoufou, après l’échec retentissant de la mission de médiation à Bamako, les pays d'Afrique de l’Ouest membres de la Cedeao ont tenu hier, en visioconférence, un sommet extraordinaire sur la crise sociopolitique au Mali. Lors de cette réunion virtuelle, les chefs d’Etat ont exigé la démission de 31 députés jugés mal élus et l’organisation de législatives partielles. Selon nos informations, le plan de sortie de crise, qui prévoit un gouvernement d'union nationale, a été accepté par le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta et doit être mis à exécution sous 10 jours.
 
 
Hier, à l'occasion d’un sommet extraordinaire entre dirigeants des pays ouest-africains, qui s'est tenu par visioconférence, les chefs d’Etat ont pris de grandes résolutions. Ils ont exigé la démission de 31 députés jugés mal élus et l’organisation de législatives partielles. Mais aussi la mise en place d’un gouvernement d'union nationale, avec la participation de l'opposition et de la société civile», encourageant en particulier le Mouvement du 5-Juin à participer à cet exécutif. Ce qui a d’ailleurs été accepté par le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta et doit être mis à exécution sous 10 jours. 
«La majorité présidentielle devra tout mettre en œuvre pour obtenir cette démission qui ouvrira la voie à des élections partielles», a dit Mahamadou Issoufou, précisant qu’en attendant, le Parlement pourra fonctionner avec les 116 députés restants.
Le sommet préconise également une «recomposition rapide de la Cour constitutionnelle», dont les trois membres choisis par le Parlement seront désignés après la démission des 31 députés contestés. En cas de blocage, le président Keïta pourra nommer les neuf membres de la Cour, a-t-il dit.
En tout état de cause, la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a menacé de sanctions ceux qui s'opposeront à son plan de sortie de crise au Mali.
Mais les choses ne seront pas aussi faciles. En effet, le Mouvement du 5 juin et les autres mouvements de la contestation exigent le départ d’Ibrahim Boubacar Keïta du pouvoir est non négociable alors que le plan de la Cedeao prévoit le maintien au pouvoir du président Keïta. 
Pour arriver à la paix, les 15 chefs d'État de la Cedeao ont prévu un régime de sanctions «contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation». Ce plan, apprend-on, doit être mis en œuvre avant vendredi.
Pour le moment, le Mouvement du 5-Juin (M5-RFP) n’a pas encore communiqué sur le plan de sortie de crise peaufiné par la Cedeao. Mais, même si pouvoir malien a fait un geste en direction de l'opposition en confiant le ministère de l'Économie et des Finances à un ancien banquier, Abdoulaye Daffé, considéré comme étant proche de l'imam Mahmoud Dicko, rien n’est moins sûr que le plan trouvera écho favorable chez les contestataires.
Sidy Djimby NDAO
 
Mbaye Thiandoum

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