SOIXANTE ANS DE PRÉSENCE AU SÉNÉGAL: L’ambassadeur américain vante l’Usaid, fait du «gaaruwaale» aux Européens et défie les ennemis des Usa



 
 
L’Usaid a fêté ses soixante années de présence au Sénégal. Occasion pour Dr Tulinabo S. Mushingi, ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, de revenir lors d’un déjeuner de presse sur ce partenariat gagnant-gagnant Usa-Sénégal et ce que les Américains veulent faire devenir le Sénégal. Il en a aussi profité pour décocher quelques flèches.
 
 
 
L'Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) a organisé hier un déjeuner de presse avec la presse pour revenir sur le partenariat gagnant-gagnant entre le Sénégal et les Etats-Unis. L’ambassadeur des Etats-Unis, Dr Tulinabo S. Mushingi, qui a présidé ce déjeuner de presse, est revenu sur le rêve américain au Sénégal. «Notre rêve, c’est de faire du Sénégal un exportateur de la sécurité, des principes démocratiques, de la paix. Pour les Etats-Unis, le Sénégal est un partenaire essentiel de la production et de la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest et au-delà. Nous avons intensifié notre coopération en matière de sécurité pour renforcer les capacités du Sénégal, avec une formation à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et un soutien des opérations sénégalaises de maintien de la paix dans le monde», a soutenu le diplomate.
Le diplomate de prévenir ainsi les ennemis des Etats-Unis qui sont aux portes du Sénégal. «Nous avons amélioré et corsé la sécurité à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, car il y a des vols Dakar-New York. C’est une façon de sécuriser davantage les entrées aux Etats-Unis», souligne l’ambassadeur.  
L’occasion était saisie par le diplomate américain pour titiller les partenaires du Sénégal en Occident comme la Bad, le Fmi, la Banque mondiale…. L’Américain dit que dans leur coopération avec le Sénégal, il n’est nulle part mentionné que le Sénégal doit payer les financements américains. C’est plutôt un partenariat gagnant-gagnant. «L’Usaid incarne les meilleures valeurs américaines à l’étranger : sauver des vies, éduquer nos enfants, promouvoir la croissance économique partagée. Tout cela, nous le faisons en favorisant la sûreté et la prospérité des Américains, la sûreté et la prospérité des Sénégalais. De la réponse aux catastrophes à l’entreprenariat, l’Usaid a progressé vers un monde où chaque être humain peut vivre dans la dignité et atteindre son plein potentiel. Le peuple américain a investi 554 milliards de francs Cfa d’aide au Sénégal ces cinq dernières années. Vous n’allez pas trouver les États-Unis endetter le Sénégal. Le Sénégal ne doit pas nous rembourser. Je défie quiconque», précise le diplomate, qui ajoute, en revenant sur l’accompagnement américain dans la lutte contre les épidémies : «notre assistance a permis de soutenir la santé des Sénégalais. Nous sommes le seul pays à investir 35 milliards de francs Cfa par an dans la santé des Sénégalais», révèle-t-il. Poursuivant, il précise en parlant du Covid-19 : «l’Agence américaine de la défense pour la réduction des menaces (DITRA) a construit le Cous qui est devenu le quartier général pour la gestion du Covid-19.»
Aussi, il ne s’est pas empêché de vanter le modèle américain qui, semble-t-il dire, est le meilleur au monde. «Le modèle américain est incomparable par rapport aux autres modèles. Il est composé de quatre points essentiels que vous verrez dans tous les programmes américains : le transfert de technologie, c’est-à-dire transfert de savoir-faire. Le deuxième point, c’est la transparence, le contenu local, parce que ça ne sert à rien d’importer des Etats-Unis ce qui existe ici ou pour faire ce que les Sénégalais savent faire. Et enfin la création d’emplois qui aide toutes les deux parties. La politique américaine au Sénégal cette année, c’est de continuer à promouvoir le secteur privé, avec ce modèle qui va générer la croissance économique et les emplois», conclut l’ambassadeur.
L’ambassadeur de se féliciter : «les liens entre les peuples américain et sénégalais sont plus solides, plus étroits et plus prometteurs que jamais».
 
Baye Modou SARR
LES ECHOS

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