Aujourd’hui, les travailleurs de l’hôpital régional de Ziguinchor seront dans la rue. En prélude à cet évènement, le syndicat maison de santé, fort du soutien de laplateforme Doyna qui réunit Vision citoyenne, Y’en a marre, Frapp et autres organisations et mouvements citoyens, a annoncé la couleur de la marche qui partira du portail du centre hospitalier régional de Ziguinchor pour se terminer à la préfecture où un mémorandum sera remis au préfet.
La conférence de presse de l’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital régional de Ziguinchor a vu la présence des activistes de Vision citoyenne, de Frapp France dégage et Y’en a marre représenté par Kilifeu qui a participé à cette rencontre pour dénoncer les conditions de travail des agents de la santé. En prenant la parole, Guy Marius Sagna a dénoncé les difficiles conditions et de prise en charge des femmes. Agent d’action sociale, il a surtout relevé et souligné «qu’après accouchement, deux femmes partagent le même lit».
C’est anormal, selon lui, qu’à Ziguinchor aucune structure n’ait la capacité de prendre en charge correctement un malade qui a un traumatisme crânien et ce qui est aussi déplorable, à l‘en croire, c’est que dans les 1000 agents que le ministère a recrutés, Ziguinchor n’a que deux agents. «Je vous invite à venir en masse devant l’hôpital régional le mardi 25 mai pour dénoncer ces illégalités et inégalités», a laissé entendre l’activiste à l’endroit des populations et des travailleurs, venus assister à cette conférence de presse.
Avant de poursuivre qu’ils ont déjà déposé la lettre d’information pour une marche pacifique mardi prochain. «Nous avons déjà déposé la lettre d’information à la préfecture. Depuis une semaine, le préfet n’a toujours pas répondu. Nous lui disons qu’une manifestation est un droit constitutionnel. Que le préfet se le tienne pour dit, qu’il l’autorise ou pas, nous marcherons. Nous préférons être gazés ou chicotés que de laisser nos mamans mourir. Nous préférons être emprisonnés que de voir nos parents mourir dans cet hôpital. Chaque jour, des patients meurent à cause d’un manque d’urologue, d’anesthésiste et de réanimateur, manque de matériel. Nous exigeons le relèvement du plateau médical», a déclaré l’activiste.
Pour sa part, Madia Diop Sané, coordonnateur de Vision citoyenne, qui abordait le deuxième point relatif au foncier, a dénoncé les lotissements qui causent beaucoup de problèmes dans la commune de Niaguis. «Nous déplorons un dialogue qui n’est pas sincère de la part des autorités envers les populations. Nous sautons les médiocres que le chef de l’Etat a nommés pour nous adresser à lui directement, car ils ne peuvent rien régler et il refuse de les dégommer. La pandémie à coronavirus devrait vous réveiller pour résoudre les problèmes de la santé et des litiges fonciers», lance Madia Diop Sané.
Kilifeu, qui a parlé au nom de Y’en a marre, est revenu sur la question des quatre jeunes toujours détenus à la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor, depuis le mois de mars. Le rappeur exige leur libération. Il a estimé qu’ils sont des détenus politiques de Macky Sall.
Baye Modou SARR