SITUATION DES ELEVES DES EX-ETABLISSEMENTS YAVUZ SALIM: Les terribles révélations de Mamadou Bassirou Kébé

Plus désemparés que les pensionnaires des ex-établissements Yavuz Selim, il n’y en a pas présentement. Même si, avec le temps et avec les impératifs, certains se sont détournés du combat, c’est un véritable supplice que vivent les enfants. Président des parents d’élèves, Mamadou Bassirou Kébé qui faisait face à la presse, au moment où les honneurs sont rendus au Président turc (responsable au premier chef du mal-vivre des enfants), déclare en effet que, depuis le 2 octobre 2017, date à laquelle les établissements ont été fermés par le gouvernement du Sénégal, sur demande d’Erdogan, les enfants vivent une situation plus que dramatique.



 
 
 
 
Les parents qui avaient inscrit leurs enfants à Yavuz Sélim en veulent à mort au Président Erdogan, qui a tordu le bras aux autorités sénégalaises pour qu’elles procèdent à la fermeture de l’école. S’ils lui en veulent à ce point, c’est à cause des conséquences de cette fermeture. Le président des parents d’élèves qui faisait face  la presse hier, a révélé que le fait de quitter brutalement cet environnement scolaire pour un autre a eu des effets négatifs sur le comportement pédagogique de ces derniers. Et la conséquence est que les parents sont en train d’assister de plus en plus à des baisses de notes de leurs enfants. Au chapitre des maux dont souffrent les parents et leurs enfants, Mamadou Bassirou Kébé de renseigner que certains parents éprouvent de réelles difficultés à continuer à payer la scolarité des élèves réinscrits ailleurs ; parce qu’ils avaient déjà versé, soit partiellement ou totalement, les frais de scolarité de leurs enfants à Yavuz Selim. «Nous avons échangé avec le président du Conseil d’administration. Malheureusement, c’est toujours le statu quo», a dit Bass Kébé. Qui poursuit : «Madiambal Diagne, en tant que Pca de l’établissement, nous a dit que le président de la République avait donné des instructions au ministre de l’Economie et des Finances et à l’Agent judiciaire de l’Etat, seulement les décisions tardent à tomber par rapport aux dédommagements. Madiambal Diagne, en tant que Pca, est notre interlocuteur. Nous, nous n’avions pas remis de l’argent au gouvernement».
 
40% des enfants sont exclus mensuellement des établissements où ils ont été réinscrits
 
 
Tout de même, les parents d’élèves se disent ouverts à toutes les parties : à l’Etat du Sénégal comme à la Direction des établissements Yavuz Selim. «Yavuz Selim a démarré ses cours bien avant la fermeture le 2 octobre. Ça veut dire que des dépenses ont été engagées. En conséquence, le gouvernement doit également nous aider à recouvrer cet argent. C’est pourquoi nous lançons un appel solennel à M. le Président de la République. Qu’il nous vienne en aide. Puisque les parents se sont débrouillés pour réinscrire leurs enfants ailleurs, ils doivent être aidés. Nous interpellons l’administration de l’école à travers la personne de Madiambal Diagne. Mais également l’Etat, pour nous aider à rentrer dans nos fonds, car plus de 40% de ces enfants sont exclus mensuellement des établissements où ils ont été réinscrits. Nous continuerons le combat. Nous utiliserons toutes les voies qui seront à notre disposition, à notre portée pour pouvoir obtenir gain de cause et permettre à ces 3000 enfants de pouvoir continuer à étudier paisiblement», a indiqué Bass Kébé.
 
 
Madou MBODJ
 

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