SITUATION DES AGENTS DE LA CASE DES TOUT-PETITS: Guy Marius Sagna corrige sévèrement Thérèse Faye Diouf et déplore une école sénégalaise encore antidémocratique antipopulaire



 
Réagissant au mouvement d’humeur des travailleurs de son agence, suite à une longue lutte qui a conduit à des arrestations et une grève de la faim (actuellement en cours), Thérèse Faye Diouf a fait une sortie dans la presse. Mais, pour Guy Marius Sagna, la mairesse de Diarer a raconté n’importe quoi. Et déjà, l’activiste proche de Ousmane Sonko se demande pourquoi priver les enseignants de formation, dans un pays où les présidents d’institutions sont assis sur des fonds politiques à coups de centaines de millions.
 
Thérèse Faye Diouf est avertie, il ne faut plus jamais s’aventurer à raconter n’importe quoi sur les plateaux de télé ou les studios de radio. La Directrice de l’Agence nationale de la case des tout-petits, qui a évoqué, avant-hier, la situation au sein de son agence, notamment à propos des animateurs polyvalents, a été vite recadrée par l’activiste Guy Marius Sagna, qui suit de près cette affaire. 
En effet, à travers un texte intitulé «Cases des tout-petits ou de l’esclavage non salarié : Directrice, vous aussi» et parvenu à notre rédaction, l’activiste a commenté la sortie de Thérèse Faye Diouf, qu’il accuse de révéler «un certain nombre de choses les unes plus intéressantes que les autres».
 «Madame la Directrice dit qu’en 2012, elle s’est attelée au règlement des problèmes des animateurs polyvalents des cases des tout-petits. Elle a raison. Sauf qu’elle omet volontairement qu’elle s’y est attelée grâce à la formidable lutte des animateurs polyvalents de 2011 à maintenant», commente la figure de la lutte pour la démocratie au Sénégal. Et Guy Marius Sagna de préciser que lors de cette lutte, plusieurs de ces enseignants ont été placés en garde-à-vue et ont passé la nuit devant des institutions de l’Etat (gouvernance, place de l’Obélisque, Agence nationale de la petite enfance et des cases des tout-petits) et été déférés pendant 04 jours à la maison d’arrêt et de correction de Tambacounda.
Ainsi, invite-t-il la Directrice à expliquer pourquoi les 219 animateurs formés en 2016 ont dû rester de janvier à octobre sans être payés ? Et sans attendre la réponse, l’ancien directeur de campagne de Ndawi Askan Wi lors des dernières élections législatives précise que ceux-ci ont dû venir se battre à Dakar pour être enfin payés en octobre 2017.
«Les 219 formés en 2017 ont dû venir se battre à Dakar pour enfin être payés au mois d’avril et mai. Madame la Directrice cache sciemment ce moteur de l’histoire des animateurs polyvalents sans lequel point de formation de ces 419 enseignants», relève-t-il, ajoutant que jamais le gouvernement du Président Macky Sall n’a donné gentiment des choses aux animateurs polyvalents.
Autre écart de Thérèse Diouf Faye, Guy Marius Sagna note que Madame la Directrice dit qu’il a fallu 30 millions de franc Cfa pour assurer la formation de ces 419 enseignants des cases des tout-petits, soit 71.599 francs Cfa par agent.
Une déclaration indigne que l’activiste critique à travers une question qui ne risque pas de trouver réponse de sitôt. «C’est à cause de 71.599 francs Cfa que le gouvernement de Macky Sall pousse ces dignes filles et fils de notre peuple à la grève de la faim ?». Et d’enchainer les questions, comment un Président qui a au moins 8 milliards de fonds politiques par an, un président de l’Assemblée nationale qui a au moins 500 millions de fonds politiques par an un président du HCCT qui a au moins 500 millions de fonds politiques par an peuvent-ils priver ces enseignants de formation ?
«Ces enseignants du préscolaire public s’occupent des filles et fils de paysans, d’ouvriers et autres masses populaires. La majorité du peuple sénégalais. Les fils et filles de gouverneurs, de préfets, de ministres, et de la Directrice de l’Agence de la petite enfance ne vont pas dans ces cases des tout-petits», écrit-il, se demandant si c’est la raison pour laquelle le gouvernement pense que ces filles et filles qui vont dans ces cases des tout-petits ne méritent que des enseignants sans salaire et sans formation ? Et Guy Marius Sagna de tirer sa conclusion : «L’école sénégalaise est encore antidémocratique antipopulaire et cela se vérifie le plus dans le préscolaire».
Sidy Djimby NDAO

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