SITUATION CHAOTIQUE DE LA POSTE: Les agents de la Poste décrivent «une gestion népotique, un clientélisme politique et un Dg vorace et paresseux»



 
 
Décidément, les agents de La Poste ne sont pas prêts de lâcher l’affaire. Trois mois après la sortie virulente du Syndicat national des travailleurs de la poste et des télécommunications (Sntpt) pour décrier la gestion partisane» du Directeur général de la boite, les voilà encore au-devant de la scène.
 
EN conférence de presse, hier, dans les locaux du siège de la boite. Ibrahima Sarr, le Sg dudit syndicat s’est encore attaqué comme pas possible à Abdoulaye Bibi Baldé qu’il accuse de promouvoir «le népotisme et le clientélisme politique» qui ont fini de plonger La Poste dans une situation alarmante.
«On avait identifié que la masse salariale de La Poste était un facteur de blocage du développement de la boite. Aujourd’hui, les recrutements continuent de fort belle manière. Pendant la période de la campagne électorale à maintenant, on a recruté plus de 200 personnes. La Poste peine à payer les salaires des travailleurs et pour des motivations personnelles et politiques, on augmente la masse salariale par un recrutement népotique, par un recrutement clientéliste et l’Etat laisse faire. Les travailleurs ne compteront pas baisser les bras. On va lutter pour préserver notre outil de travail et pour défendre avec les Sénégalais ce patrimoine national», fait savoir le syndicaliste.
 
Poursuivant sa dénonciation, il regrette le mode de gestion du Dg. Car, dit-il, «nous avons un Directeur général vorace, qui fait l’objet d’une mauvaise gestion et qui du reste est paresseux. Il ne mène aucune action allant dans le sens de sortir La Poste d gouffre où elle se trouve. La preuve, on nous bombarde de slogans, on nous bombarde de thématiques et on accentue des actes de gestion qui maintiennent La Poste davantage dans le gouffre où elle est. Nous avions fait des conclaves pour diagnostiquer les problèmes mais aussi proposer des solutions destinées à l’autorité qui adopte un silence inquiétant. Nous détectons de ce silence de l’Etat une stratégie du pourrissement de la situation. Laisser la situation envenimer pour ensuite proposer une liquidation parce que la liquidation de La Poste ne sera pas une chose facile», regrette le Sg du Sntpt. C’est pourquoi prenant les devants avec ses sorties médiatiquesau vitriol, il annonce : «nous intensifions la lutte. Dans les jours à venir, vous verrez d’autres formes de lutte qui seront adoptées et vont s’intensifier au niveau national et sur l’international».
Cependant, pour montrer la détermination du syndicat des travailleurs, l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) est entrée dans la danse. Elle était partie prenante à la conférence de presse des travailleurs au siège de la centrale. C’est Malick Fall, Sga de l’Unsas qui a d’abord décrit la situation du secteur postal au Sénégal. «Aujourd’hui, les bureaux et agences sont confrontés à des difficultés chroniques de trésorerie. Les agents au contact de la clientèle vivent une angoisse permanente et subissent au quotidien la furie des usagers à qui ils peinent à offrir correctement des services. Les paiements des salaires connaissent des retards inquiétants plongeant le personnel dans le désarroi. Les difficultés de l’entreprise se sont exacerbées avec le désengagement de l’Etat qui s’est unilatéralement retiré de la convention de garantie liant le Trésor et La Poste dans le cadre de la compensation des chèques postaux au niveau de la banque centrale». «La créance de l’entreprise au niveau de l’Etat dans le cadre du paiement des bourses de sécurité familiale qui s’élève à des dizaines de milliards reste à ce jour partiellement recouvrée. L’Ipres un des clients majeurs a rompu la convention avec Postefinances pour le paiement des pensions de retraite, au profit des prestataires privés. Bref, La Poste se décrédibilise de jour en jour et perd progressivement ses clients», martèle-t-il.
Puis, il a donné la position de ladite centrale qui est ferme. «L’Unsas, pour sa part, s’engage à s’approprier le combat pour la relance de La Poste. La faillite de La Poste en plus du désastre social qu’il causerait chez les salariés et leurs familles, affectera toute l’économie sénégalaise», lit-on dans leur déclaration.
 
Baye Modou SARR
 
 
 
LES ECHOS

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