SES NOMBREUX PROJETS A LA MAIRIE REFUSES PAR LE POUVOIR: Khalifa Sall révèle les crocs-en-jambe reçus de l’Etat

Pour l’audience d’hier, le juge Malick Lamotte avait demandé aux parties de revenir sur des questions portant sur des pièces qui n’ont pas été discutées. Il a aussi donné l’occasion aux prévenus de faire des observations. Pour sa part, Khalifa Sall a fait un listing des crocs-en-jambe, venant de l’Etat du Sénégal, depuis qu’il a décidé de prendre un autre chemin.



 
 
 
Au 13ème jour du procès de Khalifa Sall et de ses co-prévenus, il était question de discuter de certains points du procès qui n’ont pas été clairs, de questions qui n’ont pas été posées dans le cadre de cette affaire et aussi des observations à faire par les prévenus concernant les dépositions des 22 témoins qui ont été entendus vendredi dernier. Pour sa part, le maire de Dakar en a profité pour faire le listing des crocs-en-jambe reçus de la part de l’Etat depuis qu’il a décidé de prendre son propre chemin. «On ne m’a pas fait seulement une entrave sur l’emprunt obligataire», a dit Khalifa Sall, avant de poursuivre : « il y a le pavage de la ville de Dakar entre autres projets». Le pavage est un bel exemple de croc-en-jambe, selon Khalifa Sall. Ils avaient investi 15 milliards de nos francs, selon l’édile de la capitale sénégalaise et 30.000 jeunes étaient en formation. Ces derniers devaient ensuite travailler dans ce projet dont le marché était gagné par une société burkinabè, dans le but de gagner leur vie honnêtement. Mais, ce projet a connu des problèmes à cause des contraintes financières, selon lui. «Et avec l’aide de l’Armp qui a trouvé une solution, les travaux ont repris», précise Khalifa Sall.
 
 
«Depuis que j’ai décliné l’offre politique qui m’a été proposée en 2012, je ne figure plus dans les protocoles de L’Etat»
 
 
 
Le maire de Dakar continue de citer: «par ailleurs, il y a aussi le projet des gazons synthétiques qui nous a été retiré, alors qu’il constitue une solution innovante». Le maire de Dakar a aussi parlé du projet des déchets publics. «Tout ceci constitue une entrave, une situation de combat politique et ce sont les populations qui en pâtissent», a-t-il regretté. Khalifa Sall s’est aussi indigné du fait qu’il y a eu aussi un blocage de ses audiences aves Macky Sall. «Je n’ai pas rencontré le président de la République après avoir décliné son offre de juin et septembre 2012. Depuis, je ne figure plus dans les protocoles de l’Etat, dans des cérémonies importantes ; par exemple, quand il s’agit d’accueillir un Président étranger à Dakar dans le cadre des visites d’Etat. Mes prédécesseurs ont bénéficié de ces genres de choses. Et Il y a tant d’autres exemples», dénonce-t-il.
 
 
«Je suis prêt à faire une procuration à la Crei et au Procureur. Je n’ai pas de prête-nom. Je n’ai détourné aucun fonds de l’Etat»
 
 
Par ailleurs, il a apporté quelques précisions sur la transparence de sa gestion. Il a déclaré qu’en matière de marché, la ville de Dakar, pour l’Armp, faisait partie des meilleurs élèves. La ville de Dakar était tout le temps le premier, à l’en croire. Et toujours, dans le cadre de la gestion transparente, Khalifa Sall se dit partant pour un autre audit, pour prouver l’origine de ses biens. «Tous les audits auxquels nous avons été soumis ne nous ont pas épinglés. L’argent public nous était quelque chose d’impensable à toucher. J’ai fait ma déclaration de patrimoine, pour moi et pour ma famille. Toutes les attributions que j’ai faites, je les ai faites avant que je n’exerce des fonctions dans l’Etat. Je suis l’un des rares maires à ne pas avoir un bail de plusieurs m2 à Dakar. Je suis prêt à faire une procuration à la Crei et au Procureur. Je n’ai pas de prête-nom. Je n’ai détourné aucun fonds de l’Etat», a réitéré le député socialiste.
Il poursuit, répondant à Me Seydou Diagne, un de ses avocats : «depuis ma déclaration de patrimoine, en 2009 et en 2014, je n’ai fait aucune acquisition immobilière. Seule la déclaration de 2014 a évolué, car, un seul terrain de Popenguine s’y est ajouté. Et il m’a été offert par le maire de cette localité, Benoit Sarr. J’ai 3 comptes bancaires, l’un à la Banque de l’Habitat du Sénégal (Bhs) et c’était un plan d’épargne et j’y avais mis 1 million de francs en 2008. Il ne contient que 600.000 F actuellement… Les revenus que j’ai sont tirés de ressources justifiées et il n’y a aucune ressource des collectivités locales dedans..», s’est-il blanchi.
Khalifa Sall de réaffirmer que ses collaborateurs sont des victimes collatérales d’un combat politique. «Ce qui est dommage, c’est l’instrumentalisation de la justice dans cette affaire dite de la caisse d’avance, alors qu’aucun rapport ne nous a épinglés à propos de notre budget ou des marchés», déplore-t-il. Revenant sur la gestion de la mairie de Dakar, il a précisé que depuis le maire Pape Diop, c’est toujours la même équipe qu’il a conservée. C’est aussi le même dispositif trouvé sur place qu’il a gardé.
 
Fatou D. DIONE (Stagiaire)

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