SERIGNE MOUSTAPHA SY: «Quand un pays est entre les mains de ces deux, un ministre de l’Inférieur et un gardien de la confusion, il va vers l’inconnu.



Lors de son discours, Serigne Moustapha Sy est revenu sur une rencontre avec un Centrafricain, ancien agent de la Bceao à Dakar. Et avec ce dernier, il a parlé de l’affaire Khalifa Sall et du comportement de nos ministres de l’Intérieur, que son vis-à-vis a qualifié de «ministres de l’Inférieur». «Un jour j’étais à Addis-Abeba, en attendant mon vol au salon d’honneur, quand une personne m’a abordé», souligne le marabout, à qui son interlocuteur s’est présenté comme un Centrafricain, conseiller à la Primature centrafricaine et ancien agent de la Bceao à Dakar. Après quoi, ils ont entamé une discussion sur plusieurs sujets dont l’affaire Khalifa Sall. «On en a discuté et dans la discussion, il a utilisé un mot qui m’a beaucoup intrigué», souligne le marabout. En effet, parlant du ministre de l’Intérieur, son interlocuteur a plutôt utilisé le terme «ministre de l’Inférieur». Et quand il lui a demandé pourquoi il utilise ce terme, et non celui approprié, la réponse ne l’a pas surpris. «Je le sais, mais nous ici on parle de ministre de l’Inférieur, parce qu’ils sont capables de faire toutes les petites bassesses, surtout à l’endroit des hommes honnêtes. Et si on est capable de faire ça, on n’est plus un ministre de l’Intérieur, mais un ministre de l’Inférieur», a martelé son interlocuteur.
Et, dans la même lancée, le guide des Moustarchidines de rappeler des propos assez similaires de Serigne Cheikh Tidiane Sy, qui parlait en son temps de «gardien de la confusion» à la place de «gardien de la constitution».
Tirant sa conclusion, le marabout affirme : «Quand un pays est entre les mains de ces deux, un ministre de l’Inférieur et un gardien de la confusion, il va vers l’inconnu. C’est pourquoi, il faut rattraper, sinon, d’une façon ou d’une autre, on ne saura pas ce qui pourra nous arriver».
Et le marabout de lancer une pique en dénonçant le fait qu’on traite systématiquement d’opposant toute personne qui critique les autorités, même si c’est des critiques positives. «Actuellement, au Sénégal, à chaque fois que tu leur (autorités) parles de ce qui peut leur servir, on te considère comme un opposant qui parle. Or ils savent que je vaux plus qu’un opposant pour eux». Mais il faudra compter avec lui. Car au besoin, il entend prendre ses responsabilités dans toute situation du pays, comme le lui a conseillé son défunt père. «Le vieux (Serigne Cheikh Tidiane Sy), dans ces dernières discussions avec moi, avait insisté sur le fait que nous devons prendre nos responsabilités. Sans quoi, le pays ira de mal en pis. C’est pour ça que nous prenons certaines initiatives. Nous ne convoitons rien d’autre».
Mbaye THIANDOUM

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