La série des meurtres notée ces derniers jours indispose les femmes de Ziguinchor. A l’image du mouvement au plan national, elles ont initié une marche, samedi, pour dénoncer la situation et souhaiter le retour de la peine de mort.
La vague de marches en guise de soutien à la lutte contre les séries de meurtres et de violences faites aux femmes s´est propagée à travers le pays. A Ziguinchor, c’est l’association «Femme chic» qui a battu le pavé, le samedi matin, à travers les artères de la capitale sud du pays. Ces femmes, très remontées contre les « briseurs d´espoir», ont montré leur amertume, scandant des slogans comme «Dafa Doy», «Trop c’est trop», «Non à la violence ».
Fanta Sané était de la partie. «Nous nous joignons aux autres femmes du pays qui manifestent à travers des marches pour dénoncer les abus et violences faites sur les femmes. Nous disons non aux violences faites contre les femmes et les enfants. Nous montrons ainsi notre cri de cœur. Il y a trop violences au Sénégal. Après le meurtre à Tamba, on nous a annoncé le viol d´une jeune fille à Louga. Une fillette de 8 ans. Alors que les filles, c’est l’avenir de demain. C’est de futures femmes, de futures mamans. Nous exigeons la criminalisation du viol. C’est ce qui permettra aux gens d’arrêter de commettre des actes ignobles, des actes qui font perdre trop facilement la vie aux gens, dans un sens qu’on ne peut même pas expliquer. On ne veut plus de violence ici au Sénégal. On veut clôturer l’année 2019 avec zéro violence. Nous ne voulons plus de meurtre, plus de viol, plus de cas pareil», s’est désolée la dame.
Elle va plus loin pour soutenir que la peine de mort est inévitable. «En tout cas, si c’est la peine de mort qui peut régler la problématique, nous sommes pour son retour. Nous voulons que le gouvernement du Sénégal prenne des mesures drastiques contre ces crimes qui sont fréquents maintenant ; nul n’est à l´abri. Maintenant, on te trouve jusque chez toi pour te violer et te tuer. C’est ce qui n’est pas normal. Malheureusement, le violeur est emprisonné pour un, deux ans et après, il retrouve la liberté. C’est ce qui n’est pas normal», s’est indignée cette dame dévastée par ces cas de viols récurrents.
Le préfet de Ziguinchor, Ibra Fall, recevant le mémorandum des marcheuses, les rassure. «L´arsenal de la répression sera mis en branle. Soyez rassurées que nous marchons à pas de cadence avec vous, pour dire non à cette barbarie qui s’exerce sur nos femmes. L’Etat est avec vous pour combattre ce fléau des temps modernes. Le Sénégal ne connait pas cela. Le Sénégal est connu pour sa stabilité. L’Etat prendra des mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et des biens», rassure le préfet.
En conférence religieuse à Bignona, la fédération des femmes de Pastef a profité de cette occasion pour condamner à son tour ces cas de viol et de meurtre contre les femmes. Elles se joignent à leurs sœurs qui ont manifesté, qui ont marché, pour condamner ces violences.
Baye Modou SARR