Après six mois de magistère du régime de Diomaye Faye, il a fallu procéder à des arrestations tous azimuts de journalistes et d’opposants pour faire sortir de son mutisme le mouvement Y’en a marre. Devant la presse hier, Aliou Sané et ses camarades ont prévenu le régime sur l’utilisation de la justice pour museler des opposants et des journalistes. Ces membres de la société civile dénoncent des pratiques qu’ils ont combattues en compagnie de Ousmane Sonko du temps de l’opposition.
En conférence de presse hier, Aliou Sané et ses camarades du mouvement citoyen ont fustigé les arrestations tous azimuts pour des délits d’opinion. Ils ont dénoncé ces pratiques qu’ils ont combattues aux côtés des tenants de régime actuel lorsqu’ils étaient dans l’opposition. «Nous avons décidé de garder le silence pour peermettre au régime de Diomaye de s’installer et mettre en œuvre ce changement promis aux Sénégalais. Malheureusement, nous sommes amenés à prendre la parole prématurément à cause des actes du régime de Macky Sall que nous voyons présentement. Il est de notre devoir d’alerter. Ce qu’on a vu ces derniers jours ne va pas dans le sens d’apaiser la démocratie», dénonce Aliou Sané.
Thiat descend le ministre de l’Intérieur
Thiat embraye pour prévenir le régime. «On pardonnera à ce régime des erreurs de priorités, de casting mais pas sur des questions de justice. On fera face à eux dans ce cas. On nous dira que ce sont les mêmes choses qui sont là et c’est la même chancellerie. On n’est pas d’accord, il faut que tout change. Et pis, le ministre de l’Intérieur brandit l’arrêté Ousmane Ngom que nous avons farouchement combattu et en plus il se permet de dire que même la place de la Nation devrait être interdite pour les rassemblements et les manifestations. Pour qui il se prend ? Ce n’est pas normal aussi de cacher à l’opposition la réponse du Conseil constitutionnel sur les élections de novembre prochain. C’est fausser le jeu. On ne va pas permettre au régime de rentrer dans ces dérives. On ne l’a pas accepté sous Wade ni sous Macky, ce n’est pas aujourd’hui que nous allons les accepter».
Le rappeur de dénoncer les motifs avancés par le parquet pour arrêter Cheikh Yérim Seck et Bougane Guèye Dany. «On ne doit pas convoquer des gens pour ces motifs. Depuis quand contredire les chiffres d’un Premier ministre est un délit au Sénégal ? Il faut qu’il y ait une opposition, une presse libre, il faut qu’il y ait une société civile. Ça a été une décision impopulaire d’arrêter des gens comme ça», lance-t-il.
Thiat admet tout de même que la reddition des comptes est une demande populaire. «La reddition est une volonté populaire. C’est ça les priorités. On restera les vigies de la démocratie. La justice sur commande du pouvoir doit être un vieux souvenir. On ne doit plus revivre ces situations».
Aliou Sané de marquer sa déception : «il y a six mois, on ne pensait pas qu’un opposant allait être convoqué à la cybercriminalité à quelques jours des élections pour des délits d’opinion. De même qu'un journaliste serait arrêté parce qu’il a critiqué des chiffres du gouvernement». Pour lui, les priorité sont : la reddition des comptes, les dossiers des personnes tuées de 2021 à 2024 et la situation catastrophique de l’économie du pays qu’il faut redresser, l’ouverture de l’école, l’emploi des jeunes…», dit le journaliste.
Baye Modou SARR