SCANDALE DANS L’ARMEE NATIONALE: Deux élèves décèdent en quatre jours suite à un bahutage à l’ENSOA



 
 
Drame à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (Ensoa). Deux élèves qui ont démarré leur formation il y a une semaine sont décédés en l’intervalle de… quatre jours. Suffisant pour que la brigade prévôtale et la police entrent en scène pour enquêter sur les circonstances et causes de leur mort. Mais, pour l’instant, l’Armée parle de mort naturelle. C’est la tristesse est la consternation dans les rangs de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (Ensoa) et du corps des sapeurs-pompiers ! Et pour cause, la nouvelle promotion, entrée à l’école le 11 novembre dernier, a enregistré deux morts en l’espace de quatre jours.
La première victime Y.D est décédée le mercredi dernier, alors que la seconde M.M. a succombé avant-hier, samedi. Après une autopsie, Y.D, originaire de Kaolack, a été inhumé à Touba vendredi. Selon des sources sur place, ces décès sont intervenus suite au bahutage (sorte de prise en main musclée des recrues en leur faisant passer des épreuves) subi par les élèves sous-officiers.
En effet, à leur arrivée à l’école, les élèves débutent leur formation avec une période particulièrement dure de 45 jours, appelée formation initiale du combattant (Fic). Pendant cette période, ils font, selon nos sources, l’objet de toutes les privations et sévices corporels. Ils mangent et dorment à peine, parce qu’on ne leur laisse pas assez de temps pour le faire. Ils sont soumis à des exercices physiques intensifs et souvent ils sont insultés et battus.
La gendarmerie et la police sur place pour enquêter
Suite aux décès des deux élèves officiers, une enquête a été diligentée. C’est ainsi que la brigade prévôtale de la gendarmerie, qui enquête sur les actes reprochés aux militaires et la police ont été envoyées sur place. Cela dans le but de tirer au clair les circonstances du décès des deux soldats du feu, 4 et 8 jours seulement après le début de leur formation. Même si, déjà, l’armée évoque des causes naturelles.
Cheikh Oumar NDAW     Colonel Abdou Ndiaye Dirpa : «C’est des morts naturelles. C’est l’Armée qui a demandé l’ouverture d’une enquête» Interpellé sur cette situation, le patron de la Direction des relations publiques des armées (Dirpa) a reconnu «qu’effectivement il y a eu deux morts». Toutefois, le colonel Abdou Ndiaye soutient que «c’est des morts naturelles». Mieux, il révèle que «le premier qui est décédé avait des problèmes cardiaques et respiratoires avant même d’arriver à l’Ensoa». D’ailleurs, poursuit-il, «sa famille même le reconnaît». S’agissant de la présence des gendarmes et des policiers pour enquêter, le patron de la Dirpa souligne que c’est la procédure normale. «C’est l’Armée qui a demandé ça. Dès qu’il y a mort d’homme, l’Armée demande une enquête. Il y a les familles et il faut respecter la mémoire des défunts», a fait savoir le colonel Ndiaye. Très coopératif, ce dernier de préciser que l’enquête en cours va déterminer les causes et circonstances de ces décès, qui pour l’instant sont considérés comme naturels.
 
Mbaye THIANDOUM


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