Déficients dans le jeu et l’animation, dimanche, face à Madagascar (2-2), les joueurs de l’équipe du Sénégal n’ont pas su trouver la clé à leurs soucis sur coups de pied arrêtés. Sans un maitre à jouer dans cet exercice, les Lions ne possèdent plus d’armes évidentes pour maximiser leur potentiel sur phase statique.
Aliou Cissé a du pain sur la planche. Bousculée par une belle équipe malgache, l’équipe nationale du Sénégal a livré une pâle copie. Le technicien national et son staff ont bûché sur l'animation offensive, le pressing et le liant entre les lignes, notamment. Sans oublier la question des coups de pied arrêtés offensifs, l'autre gros point d'interrogation, dimanche. Durant 90 minutes, il s'est dégagé une sensation diffuse, les Lions du Sénégal n’ont pas pu aligner trois passes de suite. Le terrain y est pour quelque chose, mais une constante demeure, les Sénégalais ont mal négocié les balles arrêtées. Si l'exercice est par nature très peu fructueux, en termes de buts, il peut rapporter gros et même rendre service quand l'inspiration vient à manquer.
Orphelin d’Henri Saivet, le Sénégal peine à trouver un tireur attitré
Dimanche, au stade de Mahamasima, l’arme balle arrêtée n’a pas aidé les Sénégalais. Et ce n’est pas une nouveauté. Le Sénégal a été éliminé lors du Mondial d’une part à cause de ce manque. Les Lions n’ont jamais pu trouver une solution à ce problème. Orphelins d’Henri Saivet, buteur sur coup franc lors de la Can 2017, ils n’ont pas trouvé un tireur attitré. Mbaye Niang s’y collait, parfois Salif Sané et d’autres fois Sadio Mané ou Pape Alioune Ndiaye, sans aucune réussite. Un gâchis, en comparaison aux capacités de la génération 2002 sur ces phases de jeu, au point qu’on a l’impression que les adversaires du Sénégal, en 2018, prenaient un malin plaisir à commettre des fautes en sachant que les Lions ne seraient pas plus dangereux que cela sur cet exercice. Ironie du sort, c’est sur coup franc, toujours, que les hommes d’Aliou Cissé avaient été éliminés, face à la Colombie en phase de poule.
Pourtant, la Coupe du monde de Russie a fait la part belle aux coups de pied arrêtés. Avec 75 buts inscrits sur phases arrêtées en 64 matches, l'édition de la Coupe du monde de Russie a établi un nouveau record, le précédent étant détenu par France 1998 avec 62 buts. Avec un taux de 42 % de buts marqués sur phases arrêtées. «Les coups de pied arrêtés se sont révélés très importants au Mondial», avait constaté Andy Roxburgh, membre du Groupe d’étude technique de la Fifa (TSG) lors d’une conférence de presse consacrée à l’analyse des tendances tactiques du tournoi. «Sur la dernière saison de Ligue des champions, on a enregistré 45 buts sur corner et 30 en Russie. Cette statistique prouve que les équipes sont efficaces, qu’elles pensent et qu’elles agissent vite», ajoute-t-il.
Le Sénégal n’a plus marqué sur coup de pied arrêté depuis novembre 2017
Les Lions ne l’ont pas encore compris. Sadio Mané, qui s’est frotté contre Salif Sané (38mn) pour tirer un coup franc et parfois Baldé Keita qui s’y collait ont tous échoué dimanche. Pis, le Sénégal n’a inscrit aucun but sur cet exercice depuis novembre 2017, avec la tête rageuse de Kara Mbodji lors de la victoire contre l’Afrique du Sud (2-1) à Dakar, comptant pour la dernière journée des éliminatoires du Mondial 2018. Un mal qu’il faudra réparer pour maximiser nos chances lors des prochaines sorties.
Mansour SAMB