SANCTION DE 127 CANDIDATS AU BAC TECHNIQUE A THIES: Confidences et graves révélations d’un élève



 
 
La suspension de 127 d’élèves à l’examen du Bac technique continue de faire des vagues à Thiès. En effet, ces derniers réfutent la thèse de la tricherie. Un des leurs, qui s’est confié à «Les Echos», regrette la tournure que cette affaire a prise. Selon ce dernier, il détenait par-devers lui un téléphone portable de marque Samsung très simple. Il révèle même que la belle-sœur d’une autorité du centre a été épinglée avec un téléphone dans son sac, sans pour autant être sanctionnée.
 
 
 
«Mon téléphone n’a ni Bluetooth encore moins WhatsApp. Je me demande comment on peut tricher avec un téléphone aussi simple. Pire, le téléphone était dans mon sac qui était posé devant le tableau», précise-t-il. «C’est après l’incident qu’un ami m’a dit qu’on avait diffusé à travers les haut-parleurs de l’école que les téléphones portables dans le centre sont considérés comme moyens de tricherie. Mais, à notre niveau, on n’avait pas bien perçu le message, car la diffusion n’était pas trop claire et on était très concentré. Dans les autres classes, on nous a signalé que le chef de centre Dame Camara avait fait le tour de certaines salles pour informer des nouvelles dispositions.  Les surveillants de ces classes ont alors récupéré les téléphones des élèves, ce qui fait qu’ils n’ont pas pu trouver de téléphones dans certains sacs», explique notre interlocuteur.
 
 
«F. Mbengue, belle-sœur d’une autorité du centre, avait aussi son téléphone, mais elle n’a pas été sanctionnée»
 
 
Qui révèle : «ce que nous déplorons et considérons comme une injustice c’est qu’une candidate du nom de F. Mbengue, belle-sœur d’une autorité du centre, qui occupait le numéro de table 147892, avait un téléphone portable dans son sac, mais elle n’a pas été inquiétée. De même que 4 de ses amies, pour qui elle a intercédé auprès de son beau-frère».
 
 
«C’est comme s’ils nous ont tués. S’ils disent qu’on était en train de tricher, ce n’est pas vrai»
 
 
Le candidat sous le sceau de l’anonymat d’exprimer son abattement : «c’est comme s’ils nous ont tués ; en ce qui me concerne je payais  13.000 F par mois ; ce n’est pas seulement un espoir d’un an qui a été anéanti, mais c’est tout un cycle de lycéen. On avait l’espoir de décrocher le Bac et entreprendre d’autres projets. S’ils disent qu’on était en train de tricher, ce n’est pas vrai. Au centre d’examen du Cem Diamaguène, le même scénario s’est produit, mais on a rendu aux élèves leurs téléphones et leurs convocations. C’est le sacrifice de toute une année qui vient de partir en fumée. On restait éveillé tous les soirs et on se couchait à 4 heures du matin pour se réveiller à 7 heures et aller à l’école à cause des révisions. On est conscient qu’on est fautif, on l’accepte, mais la sanction est disproportionnée», regrette-t-il.
 
 
 
«On veut juste qu’on nous offre une seconde chance»
 
 
 
Tout de même, il implore : «on veut juste qu’on nous offre une seconde chance pour qu’on puisse se présenter à la session octobre. Actuellement, nos chances sont limitées, puisque tout le monde sait que la session d’octobre est très serrée. Seuls quelques candidats vont passer».
 
 
«Ils ont anéanti nos vies, certains sont psychologiquement atteints»
 
 
«On est l’espoir de nos familles, qui espéraient nous voir décrocher ce sésame qui allait nous ouvrir les portes du futur. J’ai la certitude que j’allais décrocher le Bac, c’était ma deuxième année, j’ai eu une moyenne de 11 et j’espère avoir 12 pour le second semestre. J’avais projeté de rejoindre mon père à l’étranger. Tout était déjà planifié, il ne me restait que le Bac pour partir. Ils ont anéanti nos vies, puisqu’il y en a qui sont psychologiquement atteints, parce que l’angoisse et le stress qui accompagnent les examens du Bac sont indescriptibles», explique notre source.
 
 
 
Sokhna Khady SENE
 

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