SAER DIOP, DIRECTEUR DE L’AEME, A L’ATELIER DE VULGARISATION DE LA NOUVELLE REGLMENTATION DES LAMPES A INCANDESCENCE:«On n’a pas d’électricité suffisante et on se permet de laisser les lampadaires allumés à longueur de journée»



 
A l’occasion de l’atelier de vulgarisation des arrêtés d’application portant interdiction de l’importation, de la production et de la commercialisation au Sénégal de lampes à incandescence et à la promotion des lampes à économie d’énergie, le Directeur de l’Aeme a dénoncé une vieille mauvaise habitude constatée dans les rues de Dakar avec ces lampadaires qui restent allumés à longueur de journée dans un pays qui n’a pas, dit-il, suffisamment d’électricité.
 
 
 
Dans le cadre de la vulgarisation des arrêtés d’application du décret n°2017-1411 du 13 juillet 2017 portant interdiction de l’importation, de la production et de la commercialisation au Sénégal de lampes à incandescence et à la promotion des lampes à économie d’énergie, l’Agence pour l’économie et la maitrise de l’énergie (Aeme) a organisé, hier, un atelier d’information et de partage sur cette nouvelle réglementation relative à l’éclairage. «Ce décret porte sur l’interdiction de l’importation, de la production et de la commercialisation au Sénégal des lampes à incandescence et promotion des lampes à économie d’énergie. Il prend des mesures plus restrictives sur la commercialisation des lampes à incandescence classiques, l’importation des lampes à incandescence halogènes ainsi que le contrôle qualité des lampes à économie d’énergie», explique le Directeur de l’Aeme, Saër Diop qui révèle, dans la foulée, que la mise en place de ce décret a été motivée par les nombreux constats sur le marché, qui ont été confirmés par une évaluation réalisée en 2014 avec l’Aeme et qui ont été le point de départ du développement de cette nouvelle réglementation en remplacement du décret n° 2011-160 du 28 janvier 2011 : Il s’agit, dit-il, des lampes interdites toujours sur le marché et parmi les stocks les plus importants au niveau des distributeurs ; des importateurs qui amenaient toujours des lampes à incandescence classiques dans le pays ; ainsi que les Lbc toujours importées mais sans mesure particulière sur leur qualité. Poursuivant, le patron de l’Aeme se désole de relever que ces constats sont toujours d’actualité. «Avec ce nouveau décret, nous espérons pouvoir définitivement changer la structure du marché et donner à toutes les Sénégalaises et tous les Sénégalais un éclairage de qualité, au moindre coût et respectueux de l’environnement», annonce M. Diop.
Revenant sur les actions entreprises par l’Aeme dans le cadre de ce programme, Saër Diop n’a pas manqué de rappeler que près de 200.000 lampes à économies d’énergie (Led) ont été diffusées avec des gains de 50.624 MWh d’économies d’énergie, de 5,455 milliards francs Cfa d’économies financières et de 35.437 Tonnes de CO2 en fin 2020.
 
Saër Diop : «dans un pays ou on manque de tout, on se permet de tout gaspiller»
 
Par ailleurs, le Directeur de l’Aeme a fustigé une vieille pratique en cours dans les rues de Dakar. «Dans un pays où on manque de tout, on se permet de tout gaspiller. On n’a pas d’électricité suffisante et on se permet de laisser les lampadaires allumés à longueur de journée. C’est contradictoire. Chaque lampe allumée dans la rue peut alimenter une concession. Une lampe de 250 Watts divisée par la puissance de l’éclairage domestique qui est de 6 Watts, le résultat vous donne le nombre de coins lumineux que vous pouvez alimenter», explique Saër Diop. Poursuivant, il révèle également qu’une lampe de 250 Watts donne une puissance éclairante inférieure à celle d’une lampe Led de 60 Watts. Compte non tenu, dit-il, de l’agression en termes de rayonnement, de réchauffement qui agresse l’environnement au moment où on parle de transition énergétique et de préservation de l’environnement.
Sur un autre registre, il révèle que l’Aeme a déployé des programmes dont l’un permet d’économiser en termes financiers près de 15,7 milliards sur les coûts annuels de production d’électricité, de 44 à 82.8 milliards sur les investissements pour la construction de centrale selon la technologie adoptée et de 21,7 milliards sur les dépenses annuelles d’électricité. Toutefois, il révèle que ces résultats ne pourront être atteints si les produits prohibés par le nouveau décret continuent d’entrer dans le pays et d’être commercialisés aussi massivement sur le marché national.
 
Oumar Diallo : «le contrôle des lampes est aujourd’hui une partie intégrante des opérations de surveillance quotidienne»
 
De son côté, le directeur du Commerce intérieur, Oumar Diallo, s’est voulu rassurant. A l’en croire, au-delà des opérations coup de poing, le contrôle des lampes est aujourd’hui une partie intégrante des opérations de surveillance quotidienne du marché intérieur, à l’image des activités traditionnelles de la Direction qu’il dirige.
 
M. CISS
 
 
 
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