SA DEMISSION REFUSEE: le capitaine Dièye tire sur l'armée

«Je n’ai pas été contraint de rejoindre l’armée et au moment de démissionner, j’ai utilisé tous les voies et moyens autorisés par la loi». Tels sont les propos du capitaine Mamadou Dièye pour légitimer sa démission. Seulement, sa demande a été rejetée par les autorités militaires qui l’ont aussi envoyé balader pour sa demande de retraite anticipée. Ce sont certainement les raisons de sa démission qui froissent la hiérarchie. Il veut quitter l’armée sénégalaise pour protester contre les agissements de cette dernière qui, selon lui, n’honore guère les valeurs traditionnelles qui fondent le Sénégal.




 
 
 
Inédit, sera certainement le meilleur qualificatif de cette situation. Un capitaine sénégalais du nom de Mamadou Dièye a décidé de démissionner de l’armée sénégalaise après 7 ans d’exercice. Mais il se heurte au refus des autorités militaires. En effet, sorti de l’école militaire Saint-Cyr en 2010, capitaine Mamadou Dièye a intégré l ‘armée sénégalaise où il a servi jusqu’en 2017. Et maintenant, il n’en veut plus. A travers une publication sur sa page Facebook, Mamadou Dièye s’explique : «la raison de cette démission n’est ni un problème avec quelqu’un, encore moins une question de perspective de carrière floue. Au contraire, j’aurais bien pu y avoir un grand avenir. Cependant, j’ai démissionné parce que dans cette armée où j’ai été, je n’ai trouvé ni mon éducation, ni ma conviction, encore moins la formation que j’ai subie. Je serai lâche alors de suivre l’égoïsme d’un intérêt personnel au détriment de mes camarades qui eux aussi méritent attention», explique-t-il. Poursuivant, capitaine Dièye déclare : «l’armée est le métier de ma vie que j’ai aimé depuis mon enfance et je vais mourir avec. Aucun autre métier au monde ne peut le remplacer. Notre pays a une tradition de valeurs et c’est le pilier de son fondement. Aujourd’hui, le constat est clair, nous sommes méconnaissables au regard de tout ce qui se passe et de tout ce qui se fait dans notre pays», déplore M. Dièye.
 
 
«Ils refusent ma démission, appellent mon père pour du chantage et des menaces»
 
 
Fustigeant l’attitude des autorités militaires, le capitaine Dièye révèle : «Je n’ai pas été contraint de rejoindre l’armée et au moment de démissionner, j’ai utilisé tous les voies et moyens autorisés par la loi. J’ai d’abord soumis une demande aux autorités militaires par le biais d’un huissier, qui a été rejetée. Ensuite, j’ai écrit une demande de mise en retraite anticipée, idem. J’ai formulé une demande de résiliation de contrat pareillement et enfin, une demande de disponibilité qui a été bloquée aussi. Je suis allé voir le médiateur de la République avec toutes les preuves et de avril à septembre, j’ai tout fait pour être quitte avec l’armée», dit-il.
Hormis ces demandes officielles, il dit avoir pris contact avec toutes les personnes en qui il avait espoir pour qu’on lui accepte sa démission en paix. «J’ai vu les présidents de tribunaux, j’ai appelé l’aide de camp du président de la République, je suis allé voir le procureur de la République et malheureusement, je suis tombé sur son substitut. Personne parmi tous ceux qui ont eu vent de ce dossier ne m’a dit que j’avais tort. Ceci n’est rien par rapport aux actes de méchanceté envers ma personne», soutient le capitaine Dièye avant de mettre en garde : «ils se permettent aussi d’appeler mon père pour du chantage et des menaces. Je rappelle que ni mon père ni ma mère ne m’ont engagé sur ce chemin. Je l’ai pris en toute responsabilité».
 
 
«J’ai déjà sacrifié ma carrière et je suis prêt. Je continue sur le chemin du drapeau que j’ai juré de servir et ce, jusqu’au sacrifice ultime»
 
Pour lui, la politique est la voie sacrée en termes de représentation et de défense des intérêts d’un peuple. Au Sénégal, c’est la voie du mensonge, de la trahison, de l’ignominie, des pires formes de bassesses et des choses les plus abjectes pour l’intérêt de soi au détriment de ceux que nous sommes censés servir. C’est pourquoi il appelle à une mobilisation de tous les Sénégalais qui ne se reconnaissent pas dans ce système pour débarrasser le Sénégal de ces vautours. «Mobilisons-nous et engageons nous pour qu’en 2019, par les urnes on débarrasse notre pays de ces vautours. J’ai déjà sacrifié ma carrière et je suis prêt. Je continue sur le chemin du drapeau que j’ai juré de servir et ce, jusqu’au sacrifice ultime», déclare-t-il.
 
Ndèye Khady D. Fall

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