Réfuter la paternité du bébé de sa copine de 14 ans, S. Sagna, c'est ce que le mécanicien de 20 ans, Mouhamed Touré, a fait hier devant la barre du tribunal d’instance de Dakar, même s'il a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec elle. C'est pour des faits de détournement de mineure sans fraude, ni violences qu'il a été jugé.
C'est les larmes aux yeux et une voix tremblante que Mame Goudiaby s'est présentée hier à la barre du tribunal d’instance de Dakar. Elle accuse le mécanicien Mouhamed Touré d’avoir engrossé sa fille de 14 ans, S. Sagna. C'est pour cela qu'elle a traduit ce dernier devant ce prétoire pour détournement de mineure sans fraude ni violences.
Quand elle a découvert l'état de grossesse de sa fille, elle l’a pressée de questions. Cette dernière a désigné son petit-ami Mouhamed Touré comme étant le père de son bébé. Alpagué et interrogé, le garçon de 20 ans a pour sa part déclaré à l'enquête qu'il ne se souvenait pas avoir eu des rapports sexuels avec la fille. Et ce n'est qu'à la barre du tribunal qu'il a reconnu avoir couché avec elle dans la chambre de son ami lorsqu'il a été acculé. «On se voyait à 18h après mon travail. J'avoue qu'on a entretenu des rapports sexuels», a-t-il reconnu. Et quand la juge lui a demandé s'il était le père du bébé de S. Sagna, Mouhamed Touré a dit qu'il ne l'était pas. Élève en classe de 4ème, S. Sagna a affirmé qu'à chaque fois qu'elle allait à l'école, elle passait au lieu de travail de son ami. «Il a été le premier à m'aborder. C'est moi qui allais le retrouver dans une chambre. On a eu des rapports sexuels et il ne m'a jamais forcée ni violentée. C'est après les cours que je me rendais chez lui», a renseigné cette gamine qui lassait couler des larmes.
Son civilement responsable, interrogée devant la barre, a soutenu qu'elle revenait tard de son boulot et qu'elle ignorait l’heure à laquelle son enfant rentrait à la maison. Revenant sur la grossesse de sa fillette, elle a confié avoir reçu la nouvelle de manière brusque lorsqu'elle l'a conduite à l'hôpital Fann. D'après Mame Goudiaby, elle est restée bouche-bée quand les blouses blanches lui ont demandé des informations sur la paternité de l'enfant, puisqu'elle n'en savait absolument rien. «J'ai répondu par la négative lorsqu'ils m'ont demandé l'auteur de sa grossesse. C'est après cela qu'ils m'ont parlé de Mouhamed alors que j'ignorais l'identité de ce dernier», a-t-elle soutenu.
Par ailleurs, la mère de la victime a confié qu'ils ont donné le bébé en adoption après l'accouchement, puisqu'ils étaient confrontés à des difficultés financières. Sollicitant que Mouhamed Touré soit déclaré coupable, la procureure de la République s’en est, pour la répression, remis à la sagesse du tribunal.
Délibéré le 28 novembre prochain.
Fatou D. DIONE