Ronron



Soixante deux ans après, mézigue ne se rappelle pas avoir une fois raté le discours à la Nation de Prési. Que ce soient ceux de Léo-Poète, de Njool Diouf, de Njomboor ou de Niangal. Mais, ce 3 avril, c’est en pleine adresse de Kor Marème que ma fille m’a avisé. Surpris, oui, mais aussi blasé. Car, avec le ronron habituel, je ne perdais rien au change. Alors, stoïque, je suis resté concentré sur le texte que je lisais, sûr de n’avoir rien raté de décisif. Et hier, quand j’ai  «revue-de-pressé» le speech du locataire du Palais, je me suis donné raison. En effet, comme à son habitude, depuis dix ans qu’il est à la tête du Sunugaal, Niangal est resté prévisible, par son autoglorification habituelle, mais aussi par ces menaces à peine voilées en direction de ses contempteurs d’en face. Il demeure fidèle à sa cour assidue à la jeunesse, à qui il donne des leçons de citoyenneté en lui agitant sous le nez les opportunités qui s’offrent à elle grâce à son régime. Tout ça est bien beau, mais il reste à savoir si c’est à «sa» jeunesse qu’il s’adresse où à celle dont sont issus ces 14 martyrs fauchés par des balles en mars 2021 et dont les parents réclament justice. En tout cas, le vernis de la communion suscitée par les Lions a de la peine à tenir et pourrait se craqueler au moindre échauffement.
Waa Ji
 
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