Remobilisation des troupes sur fond de renouveau : Ce défi de l’opposition en perspective des prochaines échéances électorales

C’est un secret de polichinelle, la dissolution «programmée» de l’Assemblée nationale et la tenue des élections législatives pourraient marquer un tournant dans la scène politique sénégalaise. Et pour cause, plusieurs formations ou mouvements politiques qui avaient profité du jeu des alliances pour se repositionner dans l’échiquier politique grâce au nombre important de députés qu’ils ont obtenu à l’issue des dernières législatives du 31 juillet 2022 pourraient se retrouver dans une zone de forte turbulence politique.



Parmi ceux-ci, nous citerons entre autres l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), et la plateforme Taxawu Sénégal, dirigée par l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall. Après avoir connu une grande percée lors des dernières législatives, ces formations politiques font face aujourd’hui à un véritable casse-tête lié à la perte de popularité de leurs leaders qui pourraient compromettre leurs chances en cas de tenue des législatives.

Administré depuis l’étranger par l’ancien chef de l’Etat qui a été reconduit à la présidence de l’Alliance pour la République (Apr) par le congrès extraordinaire du 22 décembre 2023 dernier, l’ancien parti au pouvoir traverse aujourd’hui une véritable crise qui a fini d’affecter le fonctionnement de ses instances.

En effet, en lieu et place des réunions du Secrétariat exécutif national (Sen) au siège dudit parti sis à Mermoz, c’est plutôt un groupuscule qui décide et engage le parti. La preuve, invitée de l’émission du jury du Dimanche 7 juillet dernier chez nos confrères de « Iradio », Zahra Iyane Thiam, membre du secrétariat exécutif, a dénoncé la léthargie du parti en révélant que « depuis l’élection, il n’y a pas de réunion, on ne parle à personne, on voit des activités à travers la presse ».

Outre ce défi lié à l’absence d’animation, l’ancien parti au pouvoir est également appelé à surmonter d’autres épreuves parmi lesquelles on peut citer la vague de défections des cadres qui prêtent désormais allégeance à l’ancien Premier ministre et candidat malheureux à la présidentielle, Amadou Ba.

A ce défi, il faut également ajouter le risque d’implosion de la coalition Benno Bokk Yakaar sur laquelle l’ancien chef d’Etat et président Macky Sall s’est toujours appuyé pour positionner ses responsables lors des différentes élections depuis 2012. La défection de certains de ses plus fidèles alliés à l’image de l’Alliance des forces de progrès (Afp) en est l’exemple le plus manifeste.

Dans une déclaration rendue publique à l’issue de sa réunion du 30 mai dernier sur le bilan de la présidentielle, le Secrétariat politique exécutif (Spe) de l’Afp accusant l’ancien chef de l’Etat d’avoir fragilisé le candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, avait annoncé son engagement pour la création d’un nouveau cadre inclusif de concertation… ».

Outre l’Apr, la plateforme Taxawu Sénégal qui avait également obtenu quatorze députés grâce à la coalition Yewwi Askan Wi initiée par son leader, Khalifa Ababacar Sall, le marabout Serigne Moustapha Sy, guide spirituel des Moustarchidines et président du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement) et Ousmane Sonko, président du Pastef, s’est fait exclure de cette coalition après sa décision unilatérale de répondre à l’appel au dialogue de l’ancien chef de l’Etat et est également dans la zone de turbulence.

Et pour cause, avec le résultat (1,56 %) obtenu par son leader, Khalifa Ababacar Sall, lors de la dernière présidentielle, la plateforme Taxawu Sénégal est condamnée à faire sa mue et trouver parmi ses responsables un homme consensuel ou plus une stratégie capable de tenir devant l’actuel régime lors des prochaines législatives annoncées comme un prolongement de la présidentielle par certains observateurs.

Sud Quotidien

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